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PLFSS 2025 : la situation budgétaire n’a jamais été aussi critique
Adopté en novembre 2024 par le Sénat, le PLFSS 2025 prévoit un déficit de 24 milliards d’euros pour la Sécurité sociale, bien au-delà des 15 milliards annoncés dans une version initiale. Et sans ce texte, l’ardoise pourrait grimper à 30 milliards d’euros, selon la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Ce gouffre s’explique par le retard pris sur le calendrier législatif, couplé à l’abandon de certaines mesures d’économies.
Des économies annulées, des dépenses en hausse
Le PLFSS 2025 devait à l’origine générer 3 milliards d’euros d’économies en limitant la revalorisation des pensions de retraite en dessous de l’inflation. Faute d’adoption à temps, les pensions ont été augmentées automatiquement de 2,2 % au 1er janvier.
Autre coup dur : le transfert de 5 % des remboursements médicaux vers les complémentaires santé, qui aurait permis une économie de 900 millions d’euros, a été abandonné par le Premier ministre, François Bayrou. En revanche, des pistes restent floues, comme une taxation accrue des complémentaires santé.
Le texte prévoyait également de limiter à 2,6 % la hausse des dépenses de santé, mais François Bayrou, pour apaiser la gauche, a révisé cet objectif à 3,3 %, ajoutant un milliard d’euros aux dépenses prévues.
Taxes et solidarité : des leviers conservés
Pour combler une partie du déficit, l’exécutif maintient les taxes comportementales. L’augmentation de la taxe « soda » à 35 centimes par litre et une hausse des taxes sur le tabac devraient rapporter 300 millions d’euros. Le plafonnement des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, réduit à 1,4 Smic, pourrait quant à lui dégager 400 millions d’euros.
Une nouvelle journée de solidarité, déjà votée par le Sénat, devrait également contribuer à hauteur de 2 milliards d’euros. Cette mesure, qui impose sept heures de travail supplémentaire par an à tous les actifs, vise à financer les dépenses liées à l’autonomie. « C’est par le travail qu’on finance l’Assurance maladie », a martelé la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
Un parcours parlementaire sous tension
Après cet examen en commission, le PLFSS 2025 sera débattu dans l’hémicycle à partir du 3 février. Avec une Assemblée nationale fragmentée, François Bayrou pourrait recourir à l’article 49.3 de la Constitution, évitant ainsi un vote risqué. Mais cette procédure pourrait menacer la stabilité de son gouvernement, comme ce fut le cas pour Michel Barnier, censuré après avoir usé de cet outil.
Face à l’urgence budgétaire et aux divisions politiques, ce PLFSS s’annonce comme un test majeur pour la majorité et pour l’avenir de la Sécurité sociale.
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