Le nouveau gouvernement parviendra-t-il à un PLFSS en évitant la censure ?

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Le nouveau gouvernement parviendra-t-il à un PLFSS en évitant la censure ?

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Publié le 24 décembre 2024 | modifié le 26 décembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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La composition du gouvernement Bayrou, dévoilée lundi soir, met en lumière deux axes stratégiques majeurs : l’adoption d’un budget social viable et la refonte du système de santé. Ces priorités s’imposent dans un contexte où l’Assemblée nationale, sans majorité claire, a déjà renversé l’exécutif précédent sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

L’échec du gouvernement Barnier à faire passer son budget de la Sécurité sociale reste dans toutes les mémoires. François Bayrou, conscient de cet enjeu, a confié les Comptes publics à Amélie de Montchalin, ancienne ministre macroniste, et la Santé à Catherine Vautrin, figure expérimentée et respectée. Ensemble, elles devront bâtir une stratégie budgétaire qui rassure les parlementaires tout en répondant aux attentes des Français, notamment sur les défis liés à l’hôpital, aux retraites et à l’assurance maladie.

Le Premier ministre a d’ailleurs prévenu : il mise sur « la copie votée » avant la censure du gouvernement Barnier pour repartir sur des bases concrètes. Cependant, ce compromis suffira-t-il à obtenir une majorité, alors que les oppositions, tant à gauche qu’à droite, promettent de mener une bataille acharnée ?

La santé au cœur des priorités

Le retour de Catherine Vautrin à la tête d’un grand ministère de la Santé et du Travail symbolise l’ambition de François Bayrou de remettre à flot un système de santé sous pression. Avec l’appui du nouveau ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, Yannick Neuder, l’exécutif entend s’attaquer à plusieurs dossiers brûlants : la crise des urgences, le manque de personnels médicaux, et la réorganisation de l’offre de soins.

Ces réformes indispensables doivent toutefois s’intégrer dans un cadre budgétaire strict. Le PLFSS sera donc le premier test pour ce gouvernement : il devra concilier des dépenses de santé en forte augmentation avec des recettes fragilisées, tout en évitant une nouvelle crise parlementaire.

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Des oppositions prêtes à en découdre

Le contexte politique reste explosif. À gauche, Olivier Faure (PS) et Mathilde Panot (LFI) dénoncent un « gouvernement de la continuité » incapable de répondre aux attentes sociales. À droite, l’aile dure des Républicains et le Rassemblement national, par la voix de Jordan Bardella, fustigent une équipe « hors-sol » face à la crise économique.

Dans ce climat tendu, la présentation du PLFSS à l’Assemblée, prévue pour février, s’annonce comme une épreuve décisive. François Bayrou devra compter sur la discipline de ses troupes et sur l’habileté de ses ministres pour éviter une nouvelle motion de censure.

Réformer sans se renverser : une équation délicate

Alors que la santé et le budget s’imposent comme les priorités immédiates, ce gouvernement doit rapidement prouver qu’il est capable d’agir dans un paysage parlementaire éclaté. François Bayrou et son équipe espèrent convaincre par leur « expérience » et leur pragmatisme. Mais face à des oppositions en embuscade, le défi de réconcilier finances publiques et politiques sociales risque de transformer ce premier trimestre 2025 en véritable test de survie politique.

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