Une consultation à l’Élysée pour évoquer l’avenir des pharmaciens

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Une consultation à l’Élysée pour évoquer l’avenir des pharmaciens

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Publié le 19 décembre 2024 | modifié le 20 décembre 2024
Par Audrey Chaussalet
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset a sollicité Katia Julienne, la conseillère santé, handicap, personnes âgées à l'Élysée, pour évoquer l'avenir des pharmaciens alors que la nomination du gouvernement Bayrou se fait attendre et que le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 est repoussé.

« En ces temps d’instabilité gouvernementale, l’équipe de conseillers au service du chef de l’État est finalement le seul cabinet qui résiste et qui assure une continuité dans les échanges », affirme Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui a été reçu hier par Katia Julienne, conseillère santé, handicap, personnes âgées à l’Élysée. Lors de cette entrevue, il a surtout été question, par ordre d’importance des sujets, de la situation alarmante à Mayotte après le passage du cyclone Chido, de concrétiser les aides apportées aux pharmacies situées en territoires fragiles, d’améliorer le bon usage du médicament grâce à de nouveaux outils IA et de l’attractivité du métier de pharmacien auprès des jeunes.

L’aide à Mayotte

Bien que peu représenté dans l’archipel, « la FSPF va répondre à l’appel aux dons lancé hier par l’Union des syndicats de pharmaciens d’Officine (USPO) pour venir en aide aux salariés des vingt-cinq officines que compte Mayotte. Et nous sommes en lien avec l’URPS pharmaciens Réunion Mayotte pour apporter notre aide. Le chantier de la reconstruction sera énorme », affirme Philippe Besset.

Territoires fragiles : les pharmacies ne peuvent plus attendre les aides financières promises

La FSPF a rappelé à Katia Julienne qu’il était urgent de définir la liste des pharmacies qui peuvent bénéficier de l’aide financière de 20 000 euros, conformément aux accords signés avec la Caisse nationale de l’Assurance maladie. La FSPF, seul syndicat signataire de l’avenant économique à la convention nationale pharmaceutique, souhaite que le ministère revoie ses instructions, que celles-ci se basent sur l’arrêté de licence de la création de la pharmacie, dont les cartes ont été établies au début des années 2000, plutôt que sur le territoire vie-santé qui regroupe un bassin de population plus large. De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a déposé un recours en Conseil d’État contre le décret sur les territoires fragiles.

L’IA au service de l’amélioration du bon usage du médicament

Katia Julienne a également insisté sur le rôle du pharmacien dans l’amélioration du bon usage du médicament. De nouveaux outils IA, créés par des acteurs français, permettent de renforcer la pertinence de la prescription et la dispensation, a-t-elle constaté. Elle a également rappelé que derrière cet enjeu de santé publique se cache un enjeu économique, puisqu’une consommation à bon escient des médicaments permet de modérer les volumes et, ainsi, de maîtriser l’envolée des dépenses de santé. « Si ces outils permettent de mieux soigner et de rationaliser les coûts, les prix des médicaments arrêteraient de baisser en masse a-t-elle assuré », relate Philippe Besset.

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L’attractivité du métier de pharmacien auprès des jeunes

Alors que de nombreuses voix se lèvent pour réformer les études de santé, la FSPF a réaffirmé son engagement pour booster l’attractivité de la branche officinale. En partenariat avec le magazine L’Étudiant, la FSPF vient d’ailleurs de mettre en ligne une vidéo de présentation du métier de pharmacien d’officine. Suivra en janvier prochain, à l’ouverture des vœux sur Parcoursup, une diffusion sur les réseaux sociaux par l’Étudiant.