A Montluçon, on se bat pour la pharmacie de proximité

Dans l’Allier, à Montluçon, les diverses pharmacies qui maillent la commune vivent des heures économiques difficiles. Dans cette agglomération touchée par la baisse démographique, un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et un revenu moyen par habitant inférieur à celui de l’Hexagone, quatre officines ont fermé au cours des huit dernières années. Celles toujours ouvertes sont logiquement inquiètes pour leur avenir et leurs patients qu’elles bichonnent.

Aussi, au printemps dernier, dans un mouvement de solidarité, un collectif rassemblant 21 des 22  officines de Montluçon et de Désertines – une officine sous enseigne Lafayette installée en centre-ville depuis cinq ans n’a pas rejoint l’action – a décidé de prendre le taureau par les cornes pour sauver et faire vivre la pharmacie de proximité. « Notre collectif est complètement informel, nous n’avons pas constitué d’association, le seul lien entre nous est un engagement par écrit et signé de chacun, dans lequel nous disons que nous sommes tous d’accord pour mener une action collective »,  précise Florence Conche, l’une des pharmaciennes du collectif.

Un écho médiatique

L’action en question a été lancée au début de l’année 2018 après plusieurs mois de préparation. Ces 21  pharmacies ont affiché en vitrine un slogan « Mon pharmacien de proximité me propose… ». Un message rappelant les piliers de leur travail  : le service, l’écoute, le conseil ou encore la bienveillance, repris également sur des sacs recyclables distribués aux clients. « Notre initiative et cette campagne de sensibilisation pourraient tout à fait être reprises par toutes les pharmacies de proximité », estime Florence Conche. Dans sa ligne de mire, les officines particulièrement confrontées à la concurrence d’Internet, des discounters et de la grande distribution.

L’objectif est bel et bien d’attirer l’attention de la population sur le rôle des pharmaciens et la proximité qu’ils ont su créer avec les patients. Une façon aussi de les inciter à rester fidèles à leurs pharmaciens. L’initiative a manifestement fait mouche auprès des medias grand public. Le quotidien régional La Montagne et France 3, tant au niveau local que national, ont relayé l’initiative. Cette fidélité, elle doit être réciproque, selon Florence Conche  : « Les patients ont besoin de nous mais nous avons également besoin d’eux, de leur confiance, de leurs achats en parapharmacie pour compenser les pertes de marge liées à la baisse des prix des médicaments, pour pouvoir payer notre personnel et continuer à leur apporter des services », explique-t-elle.

Le collectif n’a pas l’intention de s’arrêter là. « Nous réfléchissons à d’autres actions qui viendront au gré de l’actualité, sur des sujets de santé publique, par exemple sur l’homéopathie actuellement en plein débat », glisse la titulaire.

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