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Publié le 1 juin 2019 | modifié le 16 septembre 2025
Par Francois Pouzaud
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Le montant de la ROSP génériques qui vous est actuellement versé correspond-il à la somme à laquelle vous vous attendiez ?

Le montant de ma ROSP génériques a diminué de façon importante, de 32 % à 33 %, et je ne m’y attendais pas. Elle se situe toujours en dessous de la moyenne nationale mais celle versée l’année dernière était plus proche de la moyenne que celle de cette année. Si l’écart s’accroît, c’est parce que dans l’Yonne les pharmacies souffrent d’une réduction de plus en plus forte du nombre de médecins. Les volumes de prescriptions diminuant, la ROSP génériques baisse mécaniquement, malgré mon taux de substitution élevé, entre 89 % et 91 %. Sur le montant versé, on est obligé de faire confiance à l’Assurance maladie car l’équation utilisée pour son calcul est complexe avec une grande part de nébulosité. Les ROSP se multiplient et le temps manque pour toutes les vérifier, d’autant plus que l’évolution du métier demande que nous en consacrions de plus en plus au comptoir.

Hervé Burtin, Fleury-la-Vallée (Yonne)

J’ai touché cette année 5 310,44 € de ROSP génériques, contre environ 7 000 € l’an passé. Je savais qu’elle allait baisser, donc je ne suis pas surpris. Le plus démotivant, ce n’est pas qu’elle baisse. Ce qui me chagrine le plus, et c’est mon côté pharmacien libéral et indépendant qui parle, c’est que les ROSP nous transforment de plus en plus en salariés de la Sécurité sociale. Je préférerais être payé à l’acte, ce qui serait logique puisque nous allons être de moins en moins des commerçants vivant d’une marge. Un honoraire est fait pour honorer un travail. Or les ROSP ne reflètent pas la réalité de notre travail : la ROSP génériques diminue d’une année sur l’autre, alors que notre taux de substitution augmente.

Christian Mermet, Moûtiers (Savoie)

Je m’attendais à un effondrement de cette ROSP. Aussi, quand j’ai vu que la baisse était mesurée, disons que je n’ai pas été trop déçu. Je le suis davantage pour mon équipe qui fournit le même travail de substitution. On peut déplorer aussi que ce qui nous est retiré d’un côté ne soit pas redonné de l’autre. La ROSP sur les bilans de médication n’est pas à la hauteur du travail intellectuel, d’analyse, de synthèse et de rédaction qui nous est demandé. S’il faut détacher un collaborateur pour assumer ces nouvelles missions, payées 1 € la minute, il est certain que les petites officines, sous pression économique, vont être désavantagées alors qu’elles constituent l’essentiel du maillage territorial. Elles n’ont pas le temps ni les moyens de mettre en œuvre ces nouvelles missions. C’est pourquoi il faut réfléchir à des modalités de rémunération différentes pour celles qui s’investissent dans les entretiens pharmaceutiques.