OPÉRATION COLLABORATIVE

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Publié le 1 juin 2020
Par Fabienne Colin
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En moins d’une semaine, la Pharmacie Centrale a monté un atelier en visioconférence pour ses patients diabétiques, grâce à l’appui de son groupement.

De son propre aveu, Maxime Mendelsohn « adore les challenges ». Alors quand son équipe lui souffle l’idée de continuer, d’une manière ou d’une autre, les ateliers de groupe pendant le confinement, le titulaire de la Pharmacie Centrale de Mallemort (13) relève le défi. Tous relèvent les manches pour organiser un webinar, ces séminaires en ligne qui se sont multipliés pendant le confinement. L’atelier “Diabète et Covid-19” sur Zoom a pris forme en une semaine. « Il a fallu résoudre trois points : la technique, la présentation et les patients ». Sur le plan technique, son groupement HPI a tout de suite suggéré l’outil de visioconférence Zoom, déjà utilisé en interne. Le contenu, lui, a été co-rédigé par le titulaire, Sandra Chasseloup, pharmacienne salariée de HPI, et Victoria Clochette, un des compagnons du groupement, ces jeunes pharmaciens qui sillonnent la France pendant plusieurs mois pour apprendre leur métier sur le terrain dans diverses officines des adhérents. Enfin, la Pharmacie Centrale a dû réfléchir à la manière d’informer ses patients sur ce nouveau service.

RENOUER LE CONTACT AVEC LES PATIENTS.

Alors que l’idée mûrit, l’officine réalise qu’elle compte « près de 300 diabétiques » dans sa patientèle. Habitués à appeler les patients à la suite d’un entretien ou d’un nouveau traitement par exemple, les membres de l’équipe se sont relayés toutes les heures pour appeler les diabétiques, prendre des nouvelles et leur parler de l’atelier “Diabète et Covid-19”. « Ce moyen a permis d’impliquer toute l’équipe. Et les retours des patients ont été très positifs », confie le titulaire. « Certains appels ont duré un quart d’heure. C’est un vrai investissement, mais c’est notre métier de personnaliser l’accompagnement », poursuit-il. Alors que son staff avait un peu d’appréhension et craignait que les appels soient perçus comme intrusifs, « seuls deux ou trois sur les 300 ont été désagréables », poursuit-il. Outre ces appels, l’officine a également posté un message sur sa page Facebook, pour faire connaître son atelier et inviter les internautes à s’identifier s’ils étaient intéressés. « Environ un quart ont accepté de recevoir un mail d’invitation », selon le titulaire. Le courriel, conçu par HPI, contenait quelques phrases pour expliquer comment se connecter à la réunion via un simple lien vers Zoom.

UNE EXPÉRIENCE À REFAIRE.

Finalement, plus d’une quinzaine de patients ont participé à l’atelier. Et l’équipe est déjà prête à renouveler l’expérience. Notamment sur le maternage. « Il est compliqué de mener des ateliers avec de jeunes mamans, quand les enfants courent partout. Or, de cette manière, on va pouvoir les organiser pendant la sieste, par exemple ». De plus, l’idée est déclinable. En juin, un atelier “probiotiques”, déjà réalisé l’an dernier, est à nouveau programmé. Il pourrait bien se dérouler sur Zoom. « Même déconfinés, je trouve que c’est un service supplémentaire de proposer des ateliers en ligne. Certaines personnes ne pouvant pas se déplacer », estime Maxime Mendelsohn.

Pour les prochaines fois, le titulaire tire déjà les enseignements de ce premier atelier. Pourquoi pas, par exemple, préparer quelques questions à l’avance ? « Je pense qu’il vaut mieux en prévoir une ou deux, au cas où il n’y ait pas assez de questions, voire pour que le co-animateur puisse lancer le débat », analyse le pharmacien. Il se demande aussi s’il faut ou non ouvrir les micros pendant les séances, rendre les questions visibles par tous….

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