Tenir le rôle du pharmacien correspondant vous séduit-il ?

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Publié le 3 juillet 2021
Par Francois Pouzaud
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OUI

Delphine Chadoutaud, installée dans le centre-ville d’Orsay (Essonne), emploie 4 salariés (dont 1 adjoint). Groupement : Unipharm ; syndicat : USPO.

Ce rôle, je l’assume déjà car j’exerce dans un environnement médical en pluriprofessionnalité. On s’entend très bien entre pharmaciens, médecins et infirmiers sans avoir à formaliser notre exercice coordonné dans une communauté professionnelle territoriale de santé. Commencer par des ajustements de posologies, c’est le B.A.-BA que je pratique déjà. Par exemple, en fonction du résultat de l’international normalized ratio (INR) chez un de mes patients sous anticoagulant oral, j’ajuste la prise du médicament et j’envoie un SMS au médecin. Le pharmacien correspondant est au cœur de notre métier et le médecin ne sait pas faire mieux que nous par rapport à notre point fort. Il ne faut jamais perdre de vue que l’objectif des professionnels de santé est de se mettre au service du patient et de son confort.

OUI

Sophie Astruc, titulaire en milieu rural à Saint-Georges-d’Orques (Hérault). Elle emploie 5 salariés. Groupement : Pharm-UPP ; syndicat : aucun.

Je fais partie d’une maison de santé pluriprofessionnelle, je ne peux donc qu’adhérer au rôle de pharmacien correspondant. D’autant que je l’endosse déjà en partie quand je change un dosage de médicament pour améliorer l’observance d’un traitement par le patient, par exemple un comprimé dosé à 100 mg plutôt que deux comprimés à 50 mg. Le pharmacien correspondant permet d’augmenter la synergie entre professionnels de santé et de faciliter le parcours de soins au bénéfice du patient. Que l’on ne me dise pas que le corps médical est contre. Les leaders syndicaux de cette profession sont derrière leur bureau, mais les médecins du terrain veulent travailler main dans la main avec les pharmaciens et les infirmiers.

OUI MAIS

Brigitte Cardonnet, titulaire à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), exerce seule dans son officine de quartier, sans salarié. Groupement : aucun ; syndicat : aucun.

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Je suis assez réservée sur la possibilité de renouveler des traitements et de les ajuster à l’initiative du pharmacien correspondant. Je veux bien l’accepter pour des patients chroniques jeunes, traités par exemple par des corticothérapies au long cours pour un dépannage ponctuel et ainsi leur éviter de perdre du temps à aller chez leur médecin. Mais pour des patients chroniques âgés, cela me paraît très délicat, car si le rôle du pharmacien correspondant est mal encadré, il y a toujours un risque de dérive – celui de faire une consultation médicale – et de passer à côté de quelque chose de grave chez le patient. S’il existe une spécialité qui s’appelle la gérontologie, ce n’est pas pour rien !

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