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Biosimilaires : la substitution par le pharmacien peut-elle faire « pschitt » ?

© Getty Images/iStockphoto

Biosimilaires : la substitution par le pharmacien peut-elle faire « pschitt » ?

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Publié le 6 juillet 2022
Par Francois Pouzaud
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Membre du think tank biosimilaires – un groupe de réflexion animé par le cabinet Nile, regroupant notamment des laboratoires pharmaceutiques et des associations de patients -, Amgen estime que « l’arrêté du 12 avril 2022 fixant la liste des groupes biologiques similaires substituables par le pharmacien d’officine fragilise le modèle établi à la fois pour la sécurité du patient et pour l’attractivité du marché des biosimilaires. »

N’en déplaise au pharmacien, « l’interchangeabilité est le rôle clé du médecin dans le dispositif et il est le facteur de succès du développement harmonieux des biosimilaires car il crée la confiance du patient », déclare Corinne Blachier-Poisson, présidente d’Amgen France le0 6 juillet.

Si François Bocquet, pharmacien à l’Institut de cancérologie de l’Ouest et économiste en santé rappelle que le premier enjeu des biosimilaires est économique, Alain Olympie, directeur de l’association AFA Crohn RCH France, rétorque que « l’argument économique n’est pas un bon signal, ni le plus convaincant à adresser au patient. »

Autre argument avancé qui ne va pas dans le sens de la substitution : « L’introduction du droit de substitution du pharmacien sur les biosimilaires est une approche (et une expérimentation) unique en Europe. Or les taux de pénétration des biosimilaires sont plus élevés dans les pays où ce droit de substitution n’a pas été accordé », constate la présidente d’Amgen.

La France est en effet en retard par rapport à la moyenne européenne qui est de 55 % de taux de pénétration en ville (données à avril 2021). Avec une moyenne de 32 %, notre pays est loin derrière le Royaume-Uni (83 %), l’Allemagne (73 %), l’Italie (59 %) et l’Espagne (55 %).

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Amgen attend les premiers retours sur la substitution du filgrastim et du pegfilgrastim qui permettront de définir des règles plus claires, notamment au niveau du suivi du patient. Si tant est que les résultats soient exploitables car ces molécules flirtent déjà avec les 90 % de substitution.