Tramadol et migraines : une mauvaise ordonnance

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Tramadol et migraines : une mauvaise ordonnance

Publié le 20 juin 2025
Par Mathilde Combel
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À l’occasion de la Journée mondiale de solidarité pour la migraine, ce samedi 21 juin, l’Assurance maladie alerte à nouveau sur un mésusage préoccupant du tramadol.

Le tramadol, pourtant non indiqué dans la prise en charge des migraines, continue d’être utilisé pour traiter des céphalées, exposant les patients à des risques d’addiction et de surconsommation.

Un quart des patients l’utilisent à tort pour les maux de tête

Le tramadol, antalgique opioïde de palier II, est largement prescrit en France. Pourtant, les données récentes de l’Assurance maladie révèlent un usage inadapté croissant : près d’un quart des patients sous tramadol l’utilisent pour soulager des maux de tête, dont des migraines. Cette utilisation est fortement déconseillée par les autorités de santé. En effet, le tramadol expose au risque de maux de tête chroniques quotidiens et peut entraîner des risques de dépendance.

Le pharmacien, acteur clé d’un bon usage des opioïdes

Face à ce constat, le rappel du bon usage du tramadol est important. Ce médicament ne doit être envisagé que dans des situations de douleurs modérées à intenses, et sur une courte durée (entre 3 et 14 jours, maximum 12 semaines). Pour prévenir les risques d’addiction, les pharmaciens sont invités à proposer systématiquement un entretien d’accompagnement pour les patients traités par opioïdes, dès la deuxième délivrance d’antalgique du palier II. Cet échange permet de sensibiliser aux bonnes pratiques, d’identifier les signaux d’alerte d’un mésusage, et d’orienter si nécessaire vers une prise en charge médicale adaptée.

Nouvelles règles, vigilance renforcée

Depuis le 1er mars 2025, de nouvelles règles de dispensation du tramadol sont en vigueur pour renforcer la vigilance autour de ce médicament. Désormais, toute dispensation nécessite la présentation d’une ordonnance sécurisée. Par ailleurs, la durée maximale de prescription est limitée à 3 mois. Ces mesures visent à limiter les prescriptions prolongées et à favoriser une évaluation régulière du traitement par le médecin prescripteur.

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