Pharmacovigilance : les effets indésirables du clomifène

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Pharmacovigilance : les effets indésirables du clomifène

Publié le 26 décembre 2023
Par Marianne Maugez
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La fin de l’année est propice aux bilans. Nous nous proposons ainsi de faire le point, chaque jour, sur une alerte de pharmacovigilance qui a marqué 2023. Qu’auriez-vous répondu à ce cas de comptoir ?

Jenifer, l’adjointe en pharmacie, teste ses collègues : « Qui peut me citer les nouvelles recommandations de l’ANSM lors d’une prescription de Clomid ? »

Utilisé en première intention pour traiter certaines stérilités, pour induire l’ovulation lors d’un parcours d’assistance médicale à la procréation ou pour rechercher la cause d’une aménorrhée, le citrate de clomifène (Clomid) est connu pour être à l’origine de troubles visuels tels qu’une vision floue, une réduction de l’acuité visuelle, des phosphènes ou des scotomes scintillants (taches ou éclairs).

La mise en évidence de nouveaux effets indésirables visuels graves (névrite optique, neuropathie ischémique optique, décollement de la rétine ou du vitré) ayant, dans certains cas entraîné une déficience visuelle irréversible, partielle ou totale (cécité), a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits des santé (ANSM) à alerter en juin 2023 l’ensemble des prescripteurs sur les risques liés à ces traitements.

Informer les patientes et réaliser un examen ophtalmologique

L’autorité sanitaire recommande donc désormais aux professionnels de santé :

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– d’informer les patientes des risques et de la conduite à tenir à tenir en cas d’apparition de troubles visuels (arrêt du traitement, appel au prescripteur) ;

– de prévoir un examen ophtalmologique complet en cas de troubles visuels et d’arrêter définitivement le traitement par clomifène si aucune autre cause de trouble visuel n’est identifiée.

Si les données montrent que, dans certains cas, les effets graves étaient rapportés lors d’une augmentation de posologie ou de durée du traitement, aucun facteur de risque précis et aucun mécanisme spécifique n’ont pu être identifiés. La survenue, la gravité et les conséquences potentielles des troubles visuels n’étant pas prévisibles, les antécédents de troubles visuels associés à l’utilisation du clomifène (cycle de traitement précédent ou actuel) constituent une contre-indication absolue à une utilisation ultérieure.