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Méningiomes liés aux progestatifs : l’impact positif des mesures de réduction du risque
Epi-Phare, composé de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), propose une analyse qui s’inscrit dans le prolongement des alertes sanitaires émises en 2019 et 2020, soulignant le risque de méningiome intracrânien lié à l’usage prolongé de ces deux progestatifs, en particulier :
- l’acétate de nomégestrol (3,75 et 5 mg, génériques de Lutéran, retiré du marché depuis avril 2021),
- l’acétate de chlormadinone (5 et 10 mg, Lutényl et génériques).
Des mesures nationales de réduction du risque ont été mises en œuvre dès 2020, afin de limiter l’incidence de ces tumeurs et de renforcer la surveillance des patientes traitées.
Une exposition réduite, un impact épidémiologique majeur
L’analyse des données du Système national des données de santé (SNDS), couvrant la période de 2010 à 2023, révèle une large baisse de l’usage des deux progestatifs concernés, avec une diminution de plus de 97 %. Moins de 9 000 femmes en France en seraient désormais utilisatrices, contre près de 260 000 avant les alertes. Les initiations de traitement ont également chuté, passant d’environ 18 000 à 1 000 par mois.
Conséquence directe : le nombre de méningiomes opérés imputables à ces progestatifs a été divisé par dix en cinq ans, passant de 152 interventions en 2018 à seulement 15 en 2023.
Une surveillance qui progresse mais reste à renforcer
En parallèle, la surveillance des femmes exposées s’est renforcée : en 2023, 22 % des patientes traitées depuis plus d’un an avaient bénéficié d’une IRM cérébrale, contre 5 % en 2019. Pour rappel, l’ANSM recommande la réalisation d’une IRM après un an de traitement, si celui-ci doit être poursuivi.
Des repositionnements thérapeutiques sous surveillance
À la suite des restrictions, un report partiel des prescriptions a été observé vers d’autres progestatifs considérés comme moins à risque, notamment :
- le désogestrel (Cerazette, du laboratoire Organon et génériques) dans 16 % des cas,
- la médrogestone (Colprone de Neuraxpharm) dans 4 % des cas.
Cependant, ce report nécessite une vigilance soutenue. Une précédente étude d’Epi-Phare, publiée en 2023, avait déjà mis en évidence un surrisque de méningiome associé à trois autres progestatifs, dont la médrogestone.
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