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Les analogues du GLP-1 peuvent-ils rendre la pilule inefficace ?
Les analogues du GLP-1, comme le sémaglutide (Ozempic) et le tirzépatide (Mounjaro), sont de plus en plus prescrits pour le traitement du diabète de type 2 pour le premier ou du surpoids pour le second. Mais leur utilisation chez les femmes en âge de procréer nécessite des précautions renforcées. Face à ces risques, les autorités sanitaires britanniques ont rappelé récemment les recommandations pour encadrer leur prescription et prévenir les grossesses non désirées.
Quand le traitement interfère avec la contraception
Des cas de grossesses non désirées ont été rapportés notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni chez des patientes traitées par analogues du GLP-1, dont Ozempic et Mounjaro, alors qu’elles déclaraient prendre une contraception orale. Ces observations ont conduit les autorités sanitaires britanniques (la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency) à renouveler leur mise en garde sur le fait que le tirzépatide (Mounjaro) pourrait réduire l’efficacité des contraceptifs oraux.
Ce phénomène serait dû au ralentissement de la vidange gastrique induit par le tirzépatide, ce qui pourrait altérer l’absorption des médicaments pris par voie orale, notamment la pilule contraceptive. Même si les données cliniques indiquent que cette réduction d’absorption n’est pas systématiquement cliniquement significative, le principe de précaution prévaut.
Ainsi, les autorités britanniques recommandent que les femmes débutant un traitement par Mounjaro utilisent une méthode de contraception non orale (comme un stérilet ou un implant), ou une méthode barrière (préservatif) en complément de la pilule, et ce pendant quatre semaines après le début du traitement et après chaque augmentation de dose. En France, aucune mesure spécifique n’est prévue à l’heure actuelle.
Grossesse et allaitement : un usage déjà déconseillé
Certaines études menées sur des animaux ont mis en évidence une toxicité fœtale avec les médicaments contenant du GLP-1. Bien que ces effets n’aient pas été confirmés chez l’humain, les données de sécurité restent insuffisantes pour écarter tout risque. Par précaution, le résumé des caractéristiques du produit (RCP) indique que l’utilisation de ces traitements pendant la grossesse, l’allaitement ou en cas de projet de grossesse n’est pas recommandé.
Ainsi, en France, les femmes traitées par un analogue du GLP-1 doivent impérativement utiliser une contraception efficace tout au long du traitement. De même, il est recommandé d’arrêter le traitement par Mounjaro (tirzépatide) au moins un mois avant un projet de grossesse. Le Royaume-Uni préconise une approche similaire, avec la poursuite d’une contraception efficace au moins un mois après l’arrêt du traitement pour le tirzépatide et deux mois après pour le sémaglutide. Ces recommandations visent à limiter tout risque potentiel pour le fœtus lié à la longue demi-vie de ces médicaments.
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