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CBD : des produits en vente libre… pas si inoffensifs
Commercialisés depuis 2015, les produits à base de cannabidiol se sont largement répandus, de l’e-liquide aux bonbons en passant par les huiles. Souvent présentés comme favorisant le bien-être, leur composition réelle reste pourtant floue. Les autorités sanitaires recensent aujourd’hui plusieurs centaines d’intoxications, signalées aux centres antipoison et de toxicovigilance ou aux centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance addictovigilance (CEIP), par des utilisateurs ayant consommé des produits présentés comme contenant du CBD.
Ce méfier des compositions annoncées
Disponibles en e-liquides, huiles, gélules, bonbons, sirops ou encore chocolats, les produits au CBD sont omniprésents depuis plusieurs années, vendus en magasin, dans des distributeurs automatiques ou sur internet . Mais leur composition est loin d’être fiable : très souvent celle annoncée, notamment sur les étiquettes, ne correspond pas à la composition réelle du produit acheté.
Selon une étude menée en 2023 par les CEIP de Lyon, Paris et Montpellier, 8 produits sur 10 affichaient une teneur en CBD différente de l’étiquetage.
Le saviez-vous ?
Les aliments contenant du CBD ne sont pas autorisés à la vente dans l’Union européenne.
Des effets indésirables parfois graves
Au-delà des interactions possibles entre les produits à base de cannabidiol et certains médicaments, interactions pouvant altérer leur efficacité ou accentuer leurs effets indésirables, de nombreux effets peuvent survenir, se manifestant par une large palette de symptômes :
- modérés : somnolence, maux de tête, vertiges, nausées, fatigue
- graves : hallucinations, agitation, tachycardie, crises d’angoisse, perte de connaissance, convulsions, idées suicidaires.
Ces effets peuvent survenir quelle que soit la forme de consommation : ingestion, inhalation ou vapotage. En cause, la présence de substances interdites comme des cannabinoïdes de synthèse, ou de taux de THC (tétrahydrocannabinol) dépassant les 0,3 % autorisés. Ils peuvent induire une dépendance sévère à long terme.
La conduite à tenir
À l’officine, face à une personne présentant des signes d’intoxication :
- demandez l’arrêt de la consommation
- appelez le 15 devant des signes de gravité
- orientez vers un médecin ou le centre antipoison
- Conservez tout échantillon du produit suspect pour une éventuelle analyse via l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
Pour combattre et prévenir les intoxications, les consommateurs et les professionnels de santé sont invités à déclarer tout effet grave ou usage détourné sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables : signalement.social-sante.gouv.fr
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