Analogues du GLP-1 : alerte sur les faux justificatifs

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Analogues du GLP-1 : alerte sur les faux justificatifs

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Publié le 28 février 2025 | modifié le 11 mars 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
À peine un mois après l’instauration du justificatif obligatoire pour la délivrance des analogues du GLP-1, de fausses attestations circulent déjà en pharmacie.

Depuis le 1er février, toute prescription d’Ozempic, de Trulicity ou de Victoza doit être accompagnée d’un justificatif signé par le prescripteur, attestant de la conformité de l’ordonnance avec l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Ce document conditionne le remboursement du traitement.

Des faux signalés en officine

« Comme nous le craignions, des fausses attestations ont déjà fait leur apparition. L’information nous a été remontée par plusieurs pharmaciens et des représentants des ordres régionaux », alerte Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Face à ce phénomène, il appelle les pharmaciens à la vigilance : « Si l’ordonnance ou le justificatif présente des incohérences, il est essentiel de contacter le prescripteur pour vérifier son authenticité. Ce dispositif a été mis en place trop rapidement, ajoutant encore une contrainte administrative. Et ce sont, une fois de plus, les pharmaciens qui doivent gérer les problèmes en bout de chaîne. »

Un dispositif critiqué

Pour Guillaume Racle, conseiller économique de l’USPO, l’Assurance maladie aurait pu éviter cette situation en imposant aux médecins d’indiquer directement sur l’ordonnance si la prescription était hors AMM. « Plutôt que de responsabiliser les médecins, on a alourdi la charge administrative des pharmaciens », déplore-t-il.

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Une période de tolérance jusqu’au 1 mai

Une souplesse de 3 mois à compter de la date d’entrée en vigueur (1er février) est laissée aux professionnels de santé pour s’approprier le dispositif et laisser le temps aux patients de renouveler leur traitement le cas échéant. D’ici là, la profession reste en alerte. Selon Pierre-Olivier Variot, la prolongation du dispositif dépendra de son efficacité et de sa capacité à limiter les détournements.