La gelée royale : le vrai et le faux sur ce « trésor de la ruche »

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La gelée royale : le vrai et le faux sur ce « trésor de la ruche »

Publié le 26 août 2025
Par Nathalie Belin
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La gelée royale a une composition complexe et unique qui lui confère des propriétés intéressantes, bien qu’aucune allégation ne lui soit reconnue.

Description

La gelée royale est une sécrétion jaunâtre, crémeuse, au goût âcre, peu sucré, produite par de jeunes abeilles nourricières (Apis mellifera). Elle sert à l’alimentation de toutes les larves durant les 3 premiers jours de leur développement et jusqu’au 5e jour pour les larves destinées à être reine.

Fiche technique

Nom latin : sécrétion d’Apis mellifera.

Famille : Produits de la ruche.

Contrôle et qualité : norme ISO 12824:2016.

Principales propriétés

– Fortifiant, antiasthénique

– Antioxydant, antiinflammatoire

– Antimicrobien, immunomodulateur

Principales utilisations

Renforcement du système immunitaire et antiasthénique.

Principaux constituants

La composition est variable selon les conditions géographique et saisonnières :

– eau (60-70 %) ;

– glucides (environ 15 %), notamment glucose et fructose ;

– protéines (environ 15 %), dont la quasi-totalité sont des acides aminés essentiels ;

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– lipides (environ 5 %), dont un acide gras qui lui est spécifique, le 10-HDA ;

– vitamines du groupe B notamment, minéraux (cuivre, phosphore et zinc essentiellement).

Mécanisme d’action

La gelée royale est proposée en cas de fatigue physique ou psychique, pour renforcer l’immunité et pour préserver la santé de la peau et des phanères (en raison des vitamines du groupe B et les acides aminés soufrés qu’elle renferme).

In vitro et chez l’animal, elle possède des propriétés immunomodulatrices, anti-oxydantes, anti-stress et antimicrobiennes attribuées au 10-HDA, dont la teneur sert de critère de qualité, et à un ensemble de protéines, les major royal jelly proteins – anciennement appelées apalbumines.

Elle aurait également une activité estrogénique et des propriétés hypolipémiantes et hypoglycémiantes notamment pour des doses importantes (3 g ou plus de gelée royale fraîche).

Les études cliniques, peu nombreuses ou de faibles qualités méthodologiques, ne sont pas suffisantes pour reconnaitre à la gelée royale des allégations de santé.

Présentations

Fraîche en pot, elle est fragile, sensible à la lumière et à la chaleur et se conserve 3 à 4 semaines maximum après ouverture.

Transformée, elle existe en ampoules (gelée royale fraîche associée à des sirops, du miel ou des jus de fruits) ou sous forme lyophylisée, en gélules ou comprimés notamment.

Importée, d’Asie notamment, elle a nécessairement été congelée puis décongelée pour être présentée fraîche en pot ou reconditionnée en ampoules. Les produits répondant à la norme ISO 12824 garantissent une teneur minimale de 1,4 % en 10-HDA et doivent spécifier les conditions de production (abeilles nourries de façon naturelle – type 1- ou par ajout d’autres nutriments, sucres par exemple -type 2).

D’origine française, elle est produite par des apiculteurs qui adhèrent le plus souvent à des coopératives ou des groupements exigeant notamment une teneur de 2,3 % en 10-HDA ainsi que l’absence de congélation de la gelée royale, et imposant des critères d’environnement des ruches, de production et de récolte rigoureux.

Posologie

L’Association francophone d’apithérapie recommande des doses allant de 0,5 à 1 g par jour de gelée royale fraîche chez l’adulte (soit 150 à 500 mg sous forme lyophylisée), en cure de 2 à 4 semaines généralement, sans dépasser 2 g par jour. Son usage n’est pas préconisé avant l’âge de 6 ans et, chez l’enfant, les doses doivent être réduites de moitié par rapport à l’adulte.

Effets indésirables

Des réactions allergiques sont rapportées (urticaire, rhinite, dyspnée, crise d’asthme, œdème du visage, notamment) survenant généralement dans les minutes à 2 heures suivant la prise.

Précaution d’emploi

La gelée royale est déconseillée aux personnes allergiques aux produits de la ruche, aux piqûres d’abeille et plus généralement à celles prédisposées aux allergies. Par prudence, certains auteurs proposent de l’éviter en cas d’antécédents de cancer hormonodépendant.

Sources : EFSA Journal, 2011 ; Association Francophone d’Apithérapie ; groupement des producteurs de gelée royale, geleeroyale-info.fr ; « Paramètres d’activité de la gelée royale », Abeilles & Cie, n°204, 2021 ; Diaporama « La Gelée Royale: entre mythe et réalité – entre remède et médicament », Cristina Mateescu, Apimondia ; « Allergies aux pollens et compléments alimentaires: l’Anses rappelle les précautions à prendre », Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 25 juillet 2018.