On n’est plus les champions

Une exception culturelle française vient de tomber. Nous pouvons nous targuer du taux d’évolution de la consommation de médicaments le plus faible en Europe. C’est une étude de l’association LIR (Laboratoires internationaux de recherche) qui le dit. En vérité, ce n’est en rien une surprise pour les pharmaciens qui voient depuis plusieurs années les ordonnances se réduire comme peau de chagrin. Qui voient, depuis moins longtemps certes, leurs patients de plus en plus méfiants vis à vis de l’allopathie. Sale temps pour les tiroirs de rangement, pas vrai ? Si l’on complète l’argumentation en rappelant que la France est l’un des pays d’Europe où les médicaments sont les moins chers, que les baisses de prix autoritaires se succèdent, on peut ajouter au propos « sale temps pour le tiroir caisse ».

On a trop souvent entendu nos hommes politiques dire que les Français consommaient plus de médicaments que leurs voisins. Le discours était à la longue stigmatisant pour les médecins et les pharmaciens, culpabilisant pour les patients et tellement pratique pour donner une justification économique à certaines décisions. Espérons que cette étude contribue à faire voler en éclats cette idée trop bien ancrée de la surconsommation pour que l’on retienne que la France est, en la matière, un pays… « normal ».