« Doliprane en OTC permet de choisir la présentation la mieux adaptée »

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Publié le 14 novembre 2015
Par Laurent Lefort
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Pourquoi avoir lancé une gamme Doliprane en OTC ?

Cette gamme a été conçue en partant du constat que les patients souffrant de douleurs passagères voulaient gagner en autonomie par rapport à la prescription d’un médecin, tout en gardant le conseil éclairé du pharmacien. Avec une variété de formes galéniques et de dosages (de l’enfant à l’adulte), qui permet de choisir la présentation la mieux adaptée à chaque situation, cette gamme apporte un gain certain en confort d’usage et en praticité d’emploi. Pour les patients, l’accès à cette nouvelle gamme est facilité car la plupart des présentations disponibles peuvent être placées devant le comptoir. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

Quel accueil les pharmaciens ont-ils réservé à cette nouvelle gamme ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le lancement a eu lieu le 1er octobre. Après un mois, plus de 11 000 pharmacies avaient déjà implanté la gamme.

Sanofi conseille un prix public identique à celui des versions remboursables. Pourquoi une telle incitation ?

Nous avons mené d’importantes enquêtes auprès de panels de patients consommateurs qui ont majoritairement exprimé le souhait d’une cohérence de prix entre les formes OTC et les formes remboursables comparables.

Pour autant, pourrez-vous empêcher la pratique des prix beaucoup plus bas ou plus élevés ?

Les prix conseillés ne sont donnés qu’à titre indicatif et ne prétendent en aucun cas contraindre les pharmaciens qui restent libres de leur politique de prix. Mais nous pensons qu’il faut positionner cette gamme sur les prix que nous conseillons. Nous constatons d’ailleurs que, sur le terrain, la majorité des pharmaciens suivent notre suggestion.

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Les honoraires de dispensation vont passer à 1,02 euro à partir du 1er janvier 2016. De fait, Doliprane « remboursable » va devenir plus cher que son équivalent en conseil.

Nous conserverons pour 2016 la même recommandation qu’en 2015, c’est-à-dire aligner les prix des deux catégories. Avec la même volonté de cohérence.

En commercialisant cette gamme, anticipez-vous une sortie du monopole officinal des médicaments OTC ?

L’automédication ne se conçoit que responsable et non comme une banalisation de l’usage du médicament, que ce dernier soit devant ou derrière le comptoir. Ce n’est pas un hasard si nous avons adapté aussi bien les conditionnements que les notices, afin de mettre en avant le bon usage du paracétamol. Dans cette logique, le conseil du pharmacien d’officine qui entretient une relation de confiance unique avec ses patients est capital. Son rôle est indispensable pour éviter le mésusage. La position de Sanofi est claire : nous sommes en faveur du monopole officinal pour la dispensation des médicaments d’automédication.

Cette gamme présage-t-elle d’un futur déremboursement du paracétamol sur les petits conditionnements pour ne maintenir ce remboursement que sur de grands conditionnements destinés aux patients chroniques ?

Sanofi n’a jamais pris position en faveur des grands conditionnements et les pharmaciens se sont positionnés contre. Les autorités de santé s’interrogent actuellement sur le bien-fondé d’une mise à disposition de conditionnements contenant plus de 8 grammes. Et notamment sur le risque sanitaire potentiel…

Est-ce alors une stratégie pour atténuer les conséquences qu’engendrerait l’inscription au Répertoire des génériques du paracétamol ?

Le Comité économique des produits de santé [principalement chargé de fixer les prix des médicaments et des dispositifs médicaux pris en charge par l’assurance maladie obligatoire, NdlR] a décidé en décembre 2014 d’une baisse de prix du paracétamol visant à aligner les prix des différentes références en France. Ce qui a permis d’arriver à un prix unique pour le paracétamol remboursable. Cette décision a suspendu le débat ouvert sur la création d’un groupe générique sur le paracétamol.