« Dieu le Pierre »

« C’est un jour exceptionnel pour une entreprise exceptionnelle, fondée par un homme exceptionnel. » Ainsi s’exprimait, le 30 mai dernier, le chef de l’État venu en personne inaugurer l’extension de l’unité de production de Soual. La dernière apparition publique de Pierre Fabre. Le 20 juillet fut beaucoup plus triste. Comme nous tous, en bon pharmacien que je suis, j’ai admiré l’incroyable parcours professionnel de cet homme qui, à partir de son officine de Castres, a bâti un empire international. International et tellement français. Français et tellement provincial.

Je me souviens aussi d’un été, il y a de cela plus de 20 ans. Etudiant, je découvrais les rayons de la pharmacie dans laquelle je travaillais. Les marques dermocosmétiques du groupe Pierre Fabre y tenaient une place de choix. Devant mon étonnement, mon titulaire me donna son explication : « Mais voyons, tenir une pharmacie sans passer par la maison Pierre Fabre, c’est comme vouloir prendre le train sans passer par la SNCF. »

Celui qui, dans son Tarn natal, était affectueusement surnommé par certains « Dieu le Pierre », était aussi la discrétion faite homme. Et farouchement indépendant. Comme vous.