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Vanflyta, dans la leucémie aiguë myéloïde
Vanflyta a fait l’objet d’autorisations temporaires d’utilisation nominatives depuis août 2018.
Indications
Patients adultes atteints de leucémie aiguë myéloïde (LAM) nouvellement diagnostiquée avec mutation du gène FLT3-ITD.
Vanflyta est prescrit en association avec une chimiothérapie d’induction standard combinant la cytarabine et l’anthracycline et avec une chimiothérapie de consolidation standard à base de cytarabine, suivies d’un traitement d’entretien en monothérapie par quizartinib.
Mode d’action
Le quizartinib est un inhibiteur du récepteur à activité tyrosine kinase FLT3, ce qui, in fine, bloque la prolifération cellulaire dépendante du récepteur muté FLT3-ITD.
Posologie
– 35,4 mg (2 comprimés à 17,7 mg) à prendre 1 fois par jour pendant 2 semaines lors de chaque cycle d’une chimiothérapie d’induction (2 cycles au maximum). Chez les patients qui obtiennent une rémission complète ou une rémission complète avec récupération hématologique incomplète, Vanflyta est ensuite administré à la dose de 35,4 mg 1 fois par jour pendant 2 semaines lors de chaque cycle de chimiothérapie de consolidation (4 cycles au maximum).
– La dose initiale en monothérapie en traitement d’entretien est de 26,5 mg 1 fois par jour. Cette dose d’entretien est augmentée après 2 semaines à 53 mg (2 comprimés à 26,5 mg) 1 fois par jour si l’intervalle QTcF (intervalle QT corrigé selon la formule de Fridericia) est inférieur ou égal à 450 ms, sans pause entre les cycles et pendant une durée allant jusqu’à 36 cycles.
Dites-le au patient
- Prendre les comprimés à peu près à la même heure chaque jour, au cours ou en dehors des repas.
- Si une dose a été oubliée ou n’a pas été prise à l’heure habituelle, la rattraper le plus tôt possible le même jour, puis avaler la dose suivante le lendemain, au moment habituel.
- Ne pas renouveler la dose en cas de vomissement après la prise, attendre celle du lendemain.
Contre-indications
Syndrome du QT long congénital.
Allaitement.
Grossesse et allaitement
Les femmes en âge de procréer doivent adopter une contraception efficace pendant le traitement et durant au moins 7 mois après son arrêt.
Les hommes dont la partenaire est en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et jusqu’à au moins 4 mois après la dernière dose.
Vanflyta ne doit pas être employé pendant la grossesse ni chez la femme en âge de procréer qui n’utilise pas de contraception efficace, sauf si la situation clinique de la patiente le justifie.
L’allaitement doit être interrompu pendant le traitement et durant au moins 5 semaines après la dernière dose.
Effets indésirables
Une augmentation de l’alanine aminotransférase, une thrombopénie, une anémie et des troubles gastro-intestinaux sont extrêmement fréquents.
Des douleurs abdominales, des céphalées, une neutropénie, des infections des voies aériennes supérieures, fongiques ou herpétiques, une diminution de l’appétit, une épistaxis ou des œdèmes sont également très souvent rapportés.
Interactions médicamenteuses
Réduire la dose de Vanflyta en cas d’administration concomitante avec des inhibiteurs puissants du CYP3A et de la P-gp comme la clarithromycine, le kétoconazole, les antirétroviraux, etc., en raison d’une augmentation possible de l’exposition au quizartinib.
Éviter la coadministration avec des inducteurs puissants ou modérés du CYP3A tels que la carbamazépine, la phénytoïne, la rifampicine, le millepertuis, etc., car il existe un risque de diminution de l’efficacité de Vanflyta.
Prudence avec les médicaments entraînant un allongement de l’intervalle QT (azithromycine, antifongique azolés, doxycyline, etc.) ou avec les substrats de la BCRP.
Surveillance particulière
Avant le début du traitement, confirmation de la présence de la mutation FLT3-ITD à l’aide d’un dispositif médical de diagnostic in vitro ou d’un autre test validé.
Réalisation d’électrocardiogrammes avant le début du traitement puis 1 fois par semaine pendant les phases d’induction et de consolidation ou si cela est cliniquement justifié. En phase d’entretien, électrocardiogramme 1 fois par semaine pendant le premier mois suivant le début du traitement et une augmentation de la dose, puis si cliniquement indiqué.
Contrôle et correction des anomalies électrolytiques avant et pendant le traitement.
Chez les patients âgés de plus de 65 ans, maintenir une surveillance étroite en début de traitement pour détecter l’apparition d’infections sévères.
Test de grossesse dans les 7 jours précédant l’instauration du traitement chez les femmes en âge de procréer.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu important.
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV).
– Population cible estimée entre 470 et 520 patients.
Délivrance
– Liste I.
– Médicament soumis à prescription hospitalière.
– Prescription réservée aux hématologues ou aux médecins compétents en maladies du sang.
– Médicament à surveillance particulière pendant le traitement.
Fiche technique
Quizartinib en comprimé pelliculé rond et blanc (17,7 mg) ou jaune (26,5 mg), remb. SS à 100 %.
– Vanflyta 17,7 mg, boîte de 28 comprimés, 5 416,56 €, AMM : 34009 302 826 3 2.
– Vanflyta 26,5 mg, boîte de 56 comprimés, 10 700,23 €, AMM : 34009 302 826 4 9.
Daiichi Sankyo : 01 55 62 14 60
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
La leucémie aiguë myéloblastique
Avec près de 3 500 nouveaux cas par an en France, les leucémies aiguës myéloblastiques ou myéloïdes (LAM) représentent 1 % des cancers. Les leucémies aiguës sont des hémopathies malignes dont la cause est souvent inconnue mais dont les principaux facteurs de risque sont l’âge du fait de l’accumulation des mutations au cours de la vie, l’exposition à des radiations, à des produits chimiques cancérigènes et/ou à un traitement antérieur par chimiothérapie.
Qu’est-ce que la LAM ?
Les leucémies aiguës sont caractérisées par la prolifération clonale et par la perte de capacité de différenciation des cellules souches hématopoïétiques. L’hématopoïèse, qui a lieu dans la moelle osseuse, consiste en la différenciation des cellules souches hématopoïétiques en cellules sanguines, donnant naissance à deux lignées : la lignée myéloïde, à l’origine des globules rouges, plaquettes et à une partie des globules blancs (neutrophiles, éosinophiles, basophiles et monocytes), et la lignée lymphoïde, à l’origine de l’autre partie des globules blancs, les lymphocytes. Les LAM concernent la lignée myéloïde, l’envahissement de la moelle osseuse par les cellules tumorales ou blastes dans les leucémies aiguës étant, par définition, supérieur ou égal à 20 %. Les LAM touchent principalement les adultes et représentent 80 % de leurs leucémies aiguës. Elles se manifestent généralement par des symptômes non spécifiques tels que fatigue, pâleur, hémorragies, infections… et d’autres spécifiques liés aux atteintes extramédullaires (système nerveux central, sang, vaisseaux, etc.).
Qu’est-ce que la mutation FLT-3 ?
FLT3 est un récepteur de tyrosine kinase transmembranaire exprimé par les cellules souches hématopoïétiques et les précurseurs myéloïdes. La mutation FLT-3, retrouvée chez environ 30 % des patients, atteints de LAM, est l’une des 3 mutations géniques prédictives de mauvais pronostic, avec les mutations NPM1 et CEBPA. Les mutations FLT3 peuvent être divisées en deux sous-groupes : FLT3-ITD, la plus fréquente et de pronostic particulièrement défavorable du fait d’échecs thérapeutiques dus aux rechutes, et FLT3-TKD.
Delphine Guilloux
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