En vert et contre tout

« Décalée, polluante, inefficace… », l’opération qui a consisté à teinter l’eau de fluorescéine, lundi soir, dans toute la France, en a vu et entendu des vertes et des pas mûres. Critiquée par de nombreux pharmaciens, cette soirée aux accents potaches a été menée avec enthousiasme et succès. Mais elle n’a pas vraiment atteint l’objectif de sensibiliser le grand public à la crise traversée par la profession. Une goutte d’eau dans la crise généralisée, qui n’a pas retenu l’attention des médias nationaux et de la population. Que faire aujourd’hui pour qu’elle se sente vraiment concernée par ce qui se passe ? La profession se montre divisée sur la suite à donner aux opérations. Sommes-nous dans l’attente de déclarations menaçantes d’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, qui a joué l’apaisement ces derniers jours ? Ou d’une défense bec et ongles du monopole officinal par Marisol Touraine, qui ne viendra peut-être jamais ? Au cœur de la division, certains confrères voudraient voir dynamité le modèle actuel. Des commentaires sur le site du Moniteur montrent qu’une violente fracture ressurgit entre ceux qui partent et ceux qui arrivent. Entre les titulaires et leurs adjoints. Comme si vous n’exerciez pas le même métier, comme si nous n’étions pas tous conscients qu’une page se tourne, dans la douleur. Et qu’il est plus que temps de faire front commun.