Masques : port obligatoire à partir du 1er août

© masques, tests, Macron, 14 juillet - Pixabay

Masques : port obligatoire à partir du 1er août

Publié le 15 juillet 2020
Par Magali Clausener et Anne-Hélène Collin
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Lors de son interview le 14 juillet, Emmanuel Macron a annoncé que le port du masque dans les lieux publics clos serait rendu obligatoire dans les semaines qui viennent, « par exemple au 1er août ». Dans l’attente, le président de la République « recommande » le port du masque. Il s’est notamment adressé aux jeunes qui développent des formes légères de la maladie ou sont asymptomatiques en faisant allusion aux rassemblements récents liés à des concerts. « Ils pourraient penser que ce n’est pas grave, qu’eux peuvent prendre des risques, mais quand ils prennent des risques, ils accélèrent la propagation du virus et peuvent le transmettre à d’autres, aux ainés », a-t-il expliqué. Une décision qui répond à la tribune parue le 11 juillet dans Le Parisien-Aujourd’hui en France et signée par 14 médecins, dont Anne-Claude Crémieux et Karine Lacombe, infectiologues, Robert Cohen, pédiatre, et Philippe Juvin, urgentiste, réclamant le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos, la distanciation physique autant que possible, et le lavage des mains.

Avec l’obligation en ligne de mire, la question de la prise en charge de masques chirurgicaux ou grand public pour les plus précaires se pose à nouveau. Des négociations pour une distribution en pharmacie aux bénéficiaires de la C2S (complémentaire santé solidaire) étaient en cours. Aujourd’hui, « les discussions sont au point mort », selon Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO).

Des tests même sans prescription médicale

Le port du masque est donc le premier pilier de la stratégie de lutte contre le Covid-19. Les tests constituent le deuxième pilier. Aujourd’hui, près de 370 000 tests PCR sont réalisés par semaine sur les 700 000 prévus. « On a la capacité, mais la demande n’est pas là », a constaté Emmanuel Macron. Il a donc demandé au gouvernement, afin d’encourager le recours aux tests, de permettre « à toute personne, sans prescription médicale, même si elle n’a pas de symptômes, mais un doute, une crainte, de pouvoir aller se faire tester ». « C’est la bonne manière une fois qu’on s’est fait tester, de s’isoler et de réduire la diffusion du virus », a ajouté le président de la République. 

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Des stocks en quantité

Le troisième pilier, « c’est de se préparer à un pic s’il y en a un ». Répondant à la question de savoir s’il n’y aurait pas pénurie de masques, le président a assuré que le gouvernement serait prêt : « Cela a été préparé sous l’autorité du Premier ministre avec le ministre de la Santé, les ministères et tous les services compétents pour qu’on ait les bons stocks, les bonnes quantités ». Et de reconnaître que la consommation de masques avait été dix fois plus importante, pendant la crise sanitaire, que ce qui avait été projeté. Aujourd’hui, la France dispose de stocks de masques, de respirateurs et de curare, et d’approvisionnements sécurisés, affirme le président. « Et nous avons l’organisation au plus près du terrain qui permettrait de faire face à une recrudescence si elle était là ».

Des confinements locaux

Enfin, Emmanuel Macron n’envisage pas un confinement généralisé si la France devait faire face à un rebond de l’épidémie. Mesure « la plus radicale et la plus dure », le confinement a été « un révélateur d’inégalités », a souligné le président. « Nous sommes en train de tout faire pour avoir une approche différenciée. Les masques, les tests, et ensuite isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible », a-t-il détaillé. Et de conclure : « La clé, c’est être en vigilance partout dans le pays. Si on ne veut pas de deuxième vague, cela dépend de nous ».