L’AOK drague les Français

Réservé aux abonnés
Publié le 21 juin 2008
Mettre en favori

Impensables en France, mais courantes en Allemagne depuis la mise en concurrence des caisses d’assurance maladie il y a dix ans, les tentatives de séduction d’assurés potentiels se multiplient dans les médias. La pratique vient de franchir le Rhin. Ce sont désormais les Alsaciens travaillant en Allemagne qui sont convoités par l’AOK de Karlsruhe (caisse locale de la plus grande fédération de caisses d’assurance maladie allemande), laquelle compte 298 000 adhérents dont déjà 8 500 Français (sur 35 000 travailleurs transfrontaliers).

Acheter français, se faire rembourser allemand

A grand renfort de publicité dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’AOK veut convaincre ces transfrontaliers d’adhérer* tout en consommant si possible leurs soins et leurs médicaments… en France. Et pour cause. Alors que les prestations de santé étaient encore moins chères il y a peu outre-Rhin, la tendance s’est inversée. « Nous avons des accords de partenariat avec la Sécurité sociale française et nous nous faisons rembourser à la fin de chaque année », explique Maria Molla, chargée des relations transfrontalières à l’AOK, qui ne cache pas qu’elle préfère voir les Alsaciennes acheter leur pilule 6 ou 7 Û dans l’Hexagone au lieu de 20 Û en Allemagne. Son but est de convaincre le maximum d’Alsaciens d’adhérer à sa caisse plutôt qu’à une autre des 230 caisses allemandes, tout travailleur transfrontalier devant cotiser en Allemagne.

* Le taux de cotisation est de 14,5 %, mi-employeur, mi-salarié.

Publicité