Viens à la maison

La vaccination, une machine à cash pour les officinaux, clament certains infirmiers tandis que d’autres, furieux de se faire, à leurs yeux, piquer l’activité à domicile, appellent au boycott des pharmacies et à la grève de certains soins. C’est l’annonce par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) de l’autorisation donnée à la profession de vacciner hors les murs qui a déclenché ces réactions épidermiques. A tel point que, le 25 octobre, l’USPO et le syndicat infirmier Infin’idels ont tenté, de concert, de calmer la cacophonie. Avec un message on ne peut plus clair et simple : si le patient souhaite se faire vacciner à domicile, les pharmaciens continueront à l’orienter en premier lieu vers l’infirmier ou le médecin. Si ces derniers sont indisponibles, les pharmaciens pourront vacciner en dehors de leur officine. Incident terminé. Car il est bien évident que les officinaux ne vont pas délaisser leur comptoir, derrière lequel ils ne sont déjà souvent pas assez nombreux, pour courir les étages des immeubles, seringue à la main. Objectivement, personne n’a jamais prétendu le contraire. 

En revanche, commencer à instiller dans l’esprit des décideurs et des payeurs que ceux-ci peuvent et pourront compter sur les pharmaciens comme acteurs des soins à domicile, parmi les autres professionnels de santé (et non à leur place), est un enjeu. Et déjà une stratégie pour un groupe comme La Poste, qui n’hésite pas à asseoir sa crédibilité en mettant en avant son humanité, son éthique et… son « maillage territorial ». Une certaine proximité de valeurs avec l’officine, non ?