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Sinusites aiguës : les ORL se rebiffent contre les pharmaciens
La possible prise en charge des sinusites en pharmacie ne passe pas. Les médecins spécialisés en ORL l’ont fait savoir dans un communiqué de presse peu flatteur pour les pharmaciens. « Nous ne comprenons pas la proposition de prise en charge par un pharmacien d’un patient présentant des signes de sinusite aiguë et la possibilité de prescrire une antibiothérapie. Le diagnostic de sinusite est difficile, demande une certaine expérience pour ne pas confondre avec une rhinite d’une part et pour détecter des signes de complication d’autre part », détaille le docteur Nils Morel, président du syndicat national des médecins spécialisés en ORL (SNORL). Et de poursuivre : « Une sinusite aigue maxillaire non compliquée, par exemple, ne nécessite pas d’antibiothérapie. Ce transfert de tâche vers les pharmaciens expose à un double risque : des prescriptions excessives d’antibiotiques dans des cas non justifiés et des retards diagnostiques sur des complications. »
Incapables ?
La proposition de loi adoptée au Sénat prévoit pour l’heure que « la liste des situations cliniques concernées et les modalités de leur prise en charge par le pharmacien », seront fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé, pris après avis de la Haute Autorité de santé. Mais le Premier ministre, François Bayrou, l’avait annoncé dans son Pacte de lutte contre les déserts médicaux : « Nous permettrons aux pharmaciens d’officine d’assurer directement des premiers soins et de délivrer directement des traitements pour certaines affections courantes. La prise en charge directe, par exemple des sinusites aiguës sera organisée ». Alors que la proposition de loi vient d’être transmise à l’Assemblée nationale, les médecins ORL espèrent être entendus et souhaitent encadrer cette nouvelle mission des pharmaciens : « Pour plus de sécurité pour les patients, les professionnels vers lesquels des tâches ont été transférées devraient systématiquement demander une téléexpertise au médecin traitant ou à un médecin de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour valider la prise en charge. »
Des remarques qui font réagir Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO) : « A écouter les médecins, il y a encore peu de temps, nous aurions été incapables de prendre en charge les cystites et les angines… » Les officinaux ont prouvé le contraire.
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