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Le retrait de tiques : une nouvelle mission rémunérée ?
Face au risque de transmission de bactéries par les tiques, des pharmacies expérimentent de nouvelles modalités de prise en charge. Elles sont autorisées, dans un cadre expérimental ou local, à intervenir dès l’apparition d’une piqûre de cet acarien.
Chaque année, des milliers de Français sont piqués par des tiques, ce qui les expose à un risque d’infection par la maladie de Lyme. Dans ce contexte, des pharmacies sont autorisées, sous conditions strictes, à retirer les tiques en officine. Ce type d’intervention s’inscrit notamment dans le cadre de l’expérimentation Orientation dans le système de soins (Osys). Lancée en 2021, celle-ci est portée par l’association Pharma Système Qualité (PHSQ). « Le but est d’éviter le recours inutile aux urgences et d’identifier les situations qui nécessitent une consultation avec un médecin », explique Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ et directrice du projet Osys. Quatre situations sont désormais couvertes à titre expérimental, dont les piqûres de tiques. Initialement déployée en Bretagne, l’expérimentation a été étendue, depuis janvier 2024, à trois nouvelles régions : Occitanie, Centre-Val de Loire et Corse.
Un patient sous surveillance
Actuellement, plus de 200 pharmacies y participent. Lorsqu’un patient se présente avec une piqûre de tique, le pharmacien réalise un triage à l’aide d’arbres décisionnels. Il procède à l’extraction de la tique, prend en photo la zone concernée, puis observe l’apparition éventuelle d’un érythème migrant, signe précurseur de la maladie de Lyme. « Pour le moment, les pharmaciens ne sont pas autorisés à délivrer des antibiotiques dans ce cadre », précise Martine Costedoat. En l’absence de signes inquiétants, le pharmacien effectue un suivi post-piqûre à J + 3 et J + 30. Depuis le début de l’expérimentation, 9 500 triages ont ainsi été réalisés, dont 29 % liés au retrait de tiques.
La prescription d’un antibiotique
En dehors d’Osys, les officines ne sont pas autorisées à gérer cette situation. À moins d’intégrer un protocole de coopération local au sein d’une structure d’exercice coordonné. C’est le cas de la pharmacie Bories à Saint Géry-Vers (Lot), où le titulaire, Olivier Bories, a mis en place un tel partenariat avec les médecins de la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) à laquelle il est rattaché. « Du printemps à l’automne, la piqûre de tique est une situation récurrente dans notre zone. Il nous semblait pertinent que je puisse y répondre directement », relate-t-il. Dans ce cadre, il peut non seulement réaliser l’extraction de la tique et la désinfection de la peau, mais aussi prescrire un antibiotique en cas d’érythème migrant. « Je prends en charge une quinzaine de personnes par saison. Chaque acte requiert entre 15 et 30 minutes », rapporte Olivier Bories.
Un financement conditionnel
Mise en place depuis près de deux ans, cette organisation a été validée au préalable par l’agence régionale de santé (ARS) Occitanie. « Nous nous assurons que toutes les exigences en matière de sécurité et de qualité soient respectées », souligne Alexia Brahic, chargée de projets pour les protocoles de coopération au sein de l’ARS Occitanie. Ce type de coopération fait l’objet d’un financement conditionnel par l’ARS, en fonction du besoin et de l’utilité sur le territoire. « Nous pouvons bénéficier d’un financement à hauteur de 25 € par protocole, dans la limite de 6 000 € par an pour la MSP », détaille Alexia Brahic. Pour l’heure, ce dispositif reste local. Sa généralisation à l’échelle nationale nécessiterait une validation par la Haute Autorité de santé et une extension par arrêté ministériel.
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