Idée inspirante : prendre en main les bilans de prévention

« Le principe des bilans de prévention relève moins de la prévention elle-même que d’une démarche globale d’éducation pour la santé », relève Alicia Petit. Cette mission s’adresse à toute personne âgée de 18 à 25 ans, de 45 à 50 ans, de 45 à 50 ans, de 60 à 65 ans et de 70 à 75 ans (jusqu’au dernier jour de l’âge de la limite supérieure). L’âge est le seul critère d’éligibilité. « Ces bilans s’adressent aussi aux personnes sans pathologie identifiée et même si elles n’ont pas de médecin traitant. »

Pour se lancer, les pharmaciens doivent s’enregistrer sur le site sante.fr. Les patients pourront ainsi les identifier depuis leur espace numérique de santé. Pour faire connaître le dispositif, des affiches et des flyers sont disposés dans l’espace de vente. Une démarche active de recrutement est indispensable. Alicia Petit préconise de procéder en utilisant le temps d’échange dans l’espace de confidentialité lors de l’injection d’un vaccin ou à l’occasion de la remise d’un test de dépistage du cancer colorectal (à noter qu’un bilan de prévention peut être facturé de façon concomitante avec l’une de ces deux missions). L’opportunité peut également être saisie lors d’une mesure de tension artérielle ou du dépistage du diabète au cours de la Semaine nationale consacrée à cette maladie. « Je pars d’une demande ou d’une situation précise pour proposer un bilan de prévention. Je ne le présente pas comme une nécessité de faire un point sur la santé de manière générale. On ne doit pas donner l’impression qu’on va y passer deux heures ! »

S’il est nécessaire qu’un rendez-vous soit fixé, l’adjointe et formatrice conseille qu’il le soit au moment du renouvellement de l’ordonnance, soit un mois plus tard pour éviter les « lapins » et les annulations de rendez-vous. Les critères d’âge sont vérifiés dans le logiciel de l’officine. « Ne demandez pas son âge à une personne achetant un produit qui ouvre le champ à un bilan de prévention mais son nom et son prénom pour consulter son âge dans votre logiciel au prétexte d’enregistrer cet achat. » L’autoquestionnaire complété par la personne ainsi que la fiche d’aide au repérage des risques vont permettre d’orienter le bilan. Au terme de l’entretien, un plan personnalisé de prévention est établi, avec notamment des actions concrètes à mettre en place.

Alicia Petit a conçu des fiches pour traiter toutes les situations qui entrent dans le périmètre de ces bilans. « Des troubles du sommeil aux facteurs de risque de maladies chroniques en passant par les rappels de vaccination, l’éventail des thématiques est très large. De plus, même non listé par l’Assurance maladie, tout sujet relatif à la prévention en santé peut faire l’objet d’un bilan. » Pour la santé buccodentaire, par exemple, la pharmacienne a recensé des situations d’accroche, comme un conseil pour les aphtes, une prescription de substituts nicotiniques, l’achat d’un dentifrice, une grossesse ou une pathologie cardiaque. Certains points sont à approfondir de manière ciblée, de sorte que l’entretien dure de 15 à 40 minutes, le plus souvent une demi-heure. Au terme de l’échange, des conseils et des produits associés peuvent être proposés : brosses à dents, fils dentaires, probiotiques de la sphère buccale ou encore pains de glace et substituts de salive.