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CMV et grossesse : la HAS recommande un dépistage systématique
L’infection par le cytomégalovirus (CMV) est bénigne dans la majorité des cas mais contractée pour la première fois pendant la grossesse, elle peut entraîner de graves séquelles chez le fœtus, notamment des troubles auditifs ou neurologiques. Face à cette menace, les autorités sanitaires s’interrogent depuis plusieurs années sur l’intérêt d’un dépistage systématique chez les femmes enceintes. En 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis tranché en faveur de cette mesure.
Dépistage du CMV : un état des lieux contrasté en France
Actuellement, la France ne recommande pas de dépistage systématique du cytomégalovirus chez les femmes enceintes. Le Haut Conseil de la santé publique s’y était opposé en 2018 et à nouveau en 2023, invoquant un manque de données solides pour en démontrer le bénéfice en population générale.
Dans la pratique, environ un tiers des femmes enceintes sont néanmoins dépistées. Ce dépistage repose sur une sérologie visant à détecter la présence d’anticorps (IgG et IgM), accompagnée d’un test d’avidité des IgG pour déterminer si l’infection est ancienne ou récente. Cette distinction est cruciale, car une primo-infection augmente considérablement le risque de transmission au fœtus. Et si elle survient au début de la grossesse, le risque pour le fœtus d’avoir des séquelles est plus important.
En cas de sérologie négative, des mesures d’hygiène sont recommandées pour prévenir toute infection. En revanche, lorsqu’une primo-infection est détectée, un traitement préventif par valaciclovir peut être proposé, accompagné d’un suivi médical renforcé.
La HAS recommande un dépistage systématique dès le premier trimestre
Sollicitée par le ministère de la Santé en 2024, la HAS a rendu un avis favorable à la mise en place d’un dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes, ciblant spécifiquement celles dont le statut sérologique est inconnu ou négatif. Cette recommandation s’appuie sur l’évolution des connaissances ces dernières années.
Ce dépistage devra être réalisé au premier trimestre de grossesse et s’intégrera dans la liste des examens proposés aux femmes enceintes. Il reposera uniquement sur des tests d’avidité IgG avec une sensibilité et une spécificité minimales de 95 %.
Par ailleurs, la HAS recommande que les patientes soient informées des mesures d’hygiène à adopter, de l’importance d’une bonne hydratation, et de la nécessité de suivre rigoureusement le traitement préventif par valaciclovir si celui-ci est prescrit. Ce dernier doit être administré en plusieurs prises quotidiennes pour limiter les risques d’effets secondaires rénaux.
Cette mesure sera mise en œuvre à titre initial pour une période de trois ans, au terme de laquelle son efficacité et sa pertinence seront réévaluées. La HAS insiste sur la nécessité de mener des études complémentaires pendant cette période pour combler les lacunes actuelles : données épidémiologiques nationales, effets à long terme du traitement, performance globale du dépistage, etc.
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