Qui est motivé ?

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Publié le 11 novembre 2023
Par Laurent Lefort
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 Progression des maladies chroniques, niveau élevé des addictions et consommation de médicaments supérieure à celle de nos voisins européens, il est nécessaire d’apporter des réponses aux nouveaux défis sanitaires, résumait déjà le Conseil économique, social et environnemental dans un avis sur les enjeux de la prévention en matière de santé, un des défis majeurs d’une politique sanitaire encore trop centrée sur le curatif. C’était en 2012… Et en 2023 ? Le projet des entretiens de prévention tente de voir le jour entre réécritures de dernière minute, liste élargie de professionnels de santé pouvant les conduire (dans la mesure où il s’agit de rendez-vous motivationnels et non médicalisés) et rémunération à peine suffisante. Celle-ci est de 30 € pour 30 minutes sur le papier, mais avec un contenu paraissant si dense que contenir l’entretien dans ce temps imparti ressemble déjà à un vœu pieux. Pour assurer le déploiement de cette mesure dont le taux de recours devrait être de 15 % en année pleine et le coût de 11,4 millions d’euros pour l’Assurance maladie, le gouvernement souhaite même que le paiement à la performance des médecins (leur rémunération sur objectifs de santé publique, donc) soit recentré sur la prévention et le dépistage. Motivé, l’exécutif l’est. Mais à ce stade, son enthousiasme semble encore bien isolé.

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