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« Les sciences humaines seraient utiles à notre exercice »
Adjoint à Paris, Alexis Sean pratique l’éducation thérapeutique de patients vivant avec le VIH. Ce suivi s’inscrit pour lui dans une approche incluant les sciences humaines. Il en a saisi toute la portée en s’intéressant pour sa thèse aux symboliques de la thérapeutique dans la peinture.
C’est à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), en filière officine, qu’Alexis Sean est formé à l’éducation thérapeutique du patient (ETP). Au sortir des études, il est bien décidé à en faire quelque chose. « Comme j’ai beaucoup travaillé sur l’infectiologie, je me suis adressé à une association de patients touchés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Cela m’a amené à intervenir dans des ateliers collectifs ou dans le cadre d’un suivi individuel. » Le jeune pharmacien y consacre une partie de son jeudi et est rémunéré 150 € pour une vacation de 4 heures. Le suivi comprend quatre séances d’une heure. « Les patients connaissent bien la pathologie et les traitements. Mais des questions peuvent surgir à n’importe quel moment de leur parcours. » Lors du premier entretien sont évoqués l’automédication, les effets indésirables, les interactions médicamenteuses, ainsi que les effets des traitements à long terme. Des sujets approfondis lors des deux séances suivantes. Le dernier entretien est consacré à une évaluation. Son implication mène aussi le pharmacien à la rédaction médicale et à l’élaboration d’une réglette de détection des interactions.
Le Radeau de la Méduse, sujet de mémoire
L’essentiel de sa semaine, Alexis Sean le passe au comptoir d’une officine du 13e arrondissement de Paris. Il y a un an, la titulaire l’avait embauché pour prendre en main des entretiens. Ils ne sont aujourd’hui que très peu réalisés. « Ma principale difficulté ? Etre rappelé au comptoir pendant la demi-heure que dure un entretien. » Autre obstacle, les patients n’éprouvent pas forcément le besoin de participer au suivi jusqu’à son terme. L’ETP offre en revanche cet accomplissement. « Sur le plan légal, elle ne peut être mise en place de la seule initiative de l’officine. Et, dans le cas du VIH, elle se pratique en lien avec des médecins, accompagnants sociaux et psychologues. » Cette appropriation très personnelle de son métier, l’adjoint l’avait déjà lorsqu’il a choisi son sujet de thèse. « Dans notre formation, il manque une dimension de sciences humaines qui permettrait, par exemple, de mieux aborder les ressorts sociologiques de l’observance. » En analysant les toiles des impressionnistes, il décèle les éléments thérapeutiques dans la peinture. « Je me suis intéressé à la perception que Cézanne, atteint de diabète, pouvait avoir d’une corbeille de fruits. » Son intérêt le porte aussi vers un diplôme universitaire sur l’histoire de la médecine et un autre sur celle de la psychiatrie. Pour son mémoire, présenté devant la Société française d’histoire de la médecine, il propose une approche pharmacopsychiatrique du Radeau de la Méduse de Géricault. Un appétit pour l’art et la science jamais rassasié.
BIO Alexis Sean
2016 Diplôme, faculté de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
2017 Intervention comme pharmacien dans l’éducation thérapeutique de patients atteints de VIH
2018 Soutenance de thèse : « Cézanne, Manet, Renoir, Degas : une approche de l’impressionnisme sous l’angle de la botanique et de la pharmacie »
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