« Avec les tests antigéniques, j’ai retrouvé de l’enthousiasme pour mon métier »

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Publié le 28 novembre 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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Dès leur lancement, elle était prête à réaliser des tests antigéniques du Covid-19 dans sa pharmacie parisienne. Raison pour laquelle Christine Bihr a été choisie pour recevoir la visite du ministre de la Santé le 17 novembre.

Christine Bihr y est installée depuis 20 ans. C’est dans son officine du 13e arrondissement de Paris que le ministre de la Santé s’est rendu mardi 17 novembre dans l’après-midi pour observer, devant micros et caméras, la réalisation d’un test antigénique du Covid-19. La Pharmacie du Parc, sous enseigne Giropharm, a été choisie pour avoir déjà fait l’objet d’un reportage sur une chaîne d’information en continu début novembre. Sur le même sujet. La titulaire s’est en effet immédiatement engagée dans cette activité avec Benoît et Jean-Michel, deux de ses adjoints, et Mahamadou, le préparateur qui a opéré devant Olivier Véran. Le premier des pharmaciens formés a eu aussi pour mission de sélectionner la marque de tests à référencer. Les autres ont suivi un e-learning. « Pour la partie pratique, j’ai sollicité un médecin ORL de mon quartier. Il a pris le temps de nous expliquer la technique de prélèvement et de nous y exercer. »

Il a fallu s’organiser. Les tests sont réalisés entre 14 et 17 heures sur rendez-vous pris au téléphone ou en ligne. L’officine en réalise cinq à six par jour dans le préparatoire, sur lequel s’ouvre une grande fenêtre.

Une légitimité renforcée

Dans le local d’orthopédie, les vaccinations antigrippe sont assurées au fil de l’eau par les cinq pharmaciens. « Nous avons reproduit l’organisation qui nous a permis l’an dernier de vacciner dans les meilleures conditions. Sans cela, nous n’aurions pas pu lancer aussi rapidement la mise en place des tests antigéniques. » Une expérience acquise par la démarche de certification engagée par l’officine depuis deux ans.

Dans ce quartier du sud parisien, l’environnement médical s’est dégradé depuis quelques années. Les praticiens qui restent sont difficilement accessibles. « Qu’elle soit installée en centre-ville ou en zone rurale, la pharmacie de proximité a montré toute sa dimension et son utilité depuis le début de la crise. Désormais, plus personne ne peut décemment prétendre à nous enlever notre monopole ! » Christine Bihr trouve aujourd’hui tout son sens à l’expression de « pharmacien de premier recours », qu’elle affectionne. Son enthousiasme était entamé par la multiplication des pharmacies à bas prix depuis plusieurs années dans la capitale. La pratique de ces nouvelles activités de prévention et de dépistage a donné un nouvel élan à la titulaire. « Aujourd’hui, on injecte, on va dans la gorge, dans le nez. Des verrous ont sauté, la relation aux patients a changé. Nous avons gagné en légitimité et occupons véritablement notre place au rang des autres professionnels de santé. »

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BIO Christine Bihr

1999

S’installe en mars à la Pharmacie du Parc dans le 13e arrondissement de Paris

2020

Se lance le 4 novembre dans la réalisation de tests antigéniques Covid-19

2020

Reçoit dans son officine le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 17 novembre