Garcinia cambogia : de lourdes sanctions pour les pharmaciens ?

© Getty Images

Garcinia cambogia : de lourdes sanctions pour les pharmaciens ?

Publié le 23 mai 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
Mettre en favori
Alors que les compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia sont interdits depuis mi-avril, quelques officines n’ont pas encore retiré les produits de leurs présentoirs. Quelles sont les sanctions encourues par ces pharmaciens ?

Voilà plus d’un mois que l’importation, l’introduction et la mise sur le marché de compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia Desr sont interdites. Une décision prise par la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire après que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ait alerté sur les risques d’effets indésirables sévères associés à la consommation de cette plante, notamment des hépatites aiguës, y compris chez des personnes n’ayant aucun antécédent médical. L’arrêté du 15 avril a ainsi ordonné le retrait des produits en tous lieux où ils se trouvaient et le rappel auprès des consommateurs qui en détenaient.

Des sanctions pénales et disciplinaires

Pourtant, des compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia sont toujours en vente dans certaines pharmacies et sur internet, comme le révélait le magazine Que Choisir, le 21 mai dernier. Pour les pharmaciens concernés, les risques de sanction sont énormes. « Les pharmaciens se devaient de mettre en place une procédure de retrait et de rappel suite à cet arrêté. Ils risquent une forte sanction. Par ailleurs, tous les clients qui ont pu acheter ce produit dans leurs officines, après cette date, sont susceptibles de porter plainte contre eux », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. « Les pharmaciens se doivent d’être attentifs aux alertes sanitaires. S’ils sont négligents, ils ont une responsabilité pour mise en danger de la vie d’autrui », confirme Pierre Fernandez, directeur général de la FSPF. Mais ce n’est pas tout : les tribunaux correctionnels saisis des plaintes déposées par les clients pourront par la suite « transmettre le dossier au conseil national de l’Ordre des pharmaciens, qui décidera ou non de prononcer des sanctions disciplinaires », poursuit le responsable. Des sanctions qui peuvent aller de l’avertissement à l’interdiction d’exercer la profession de pharmacien.

Et des sanctions de la répression des fraudes

À cela s’ajoutent les sanctions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. La DGCCRF a en effet des pouvoirs d’enquête et de contrôle, qui permettent à ses agents d’« accéder à toutes informations nécessaires à l’identification d’un manquement ou d’une infraction ». Là encore, les sanctions peuvent aller de l’avertissement aux amendes.

Publicité