Marrons et marronniers

Il existe depuis janvier 2010, se rappelle à notre souvenir tous les ans à la même époque, c’est un bon vieux marronnier*. L’observatoire du prix des médicaments de l’association Familles rurales dit à peu près tous les ans la même chose : les prix des médicaments augmentent, varient du simple au triple d’une pharmacie à l’autre et sont loin d’être toujours clairement indiqués. Remettre en cause l’intérêt de cet observatoire ? Là n’est pas la question. Mais, entre 2016 et 2017, l’association constate une augmentation moyenne de 4,3 % du prix public TTC de 11 références (dont Imodiumcaps, Biafineact et Arnigel). Et la pertinence de cette information a laissé d’emblée perplexe la profession. Selon IMS Pharmastat, la hausse se situe tout au plus à 0,93 %. Au passage, QuintilesIMS a 14 000 pharmacies dans son panel, « Familles rurales » 40.

Pour autant, télés et radios n’ont pas manqué de distribuer les marrons tout au long de la journée du 12 décembre. Mais c’est finalement à l’Assemblée nationale que le coup porté a été inattendu. Sur un tout autre sujet et sans mauvaise intention, la ministre de la Santé a répondu à un député que, dans les grandes villes, les officines n’avaient pas le temps de faire du conseil. Et se résumeraient donc à un « simple » commerce de détail. Qui prendra Agnès Buzyn au mot et lui prouvera le contraire ? Ne serait-ce que pour cesser d’être l’éternel dindon de la farce.

* Dans la presse, le marronnier est un article ou reportage de moindre importance consacré à un événement récurrent et prévisible pour meubler une période creuse.