Les probiotiques ont-ils un intérêt dans les coliques du nourrisson ?

Oui, mais pas n’importe lesquels d’entre eux. Deux souches de probiotiques sont recommandées dans les coliques du nourrisson avec un niveau de preuve reposant sur des essais randomisés concordants : Lactobacillus reuteri DSM 17938 et Bifidobacterium lactis BB-12 (que l’on trouve respectivement dans les compléments alimentaires BioGaia et Calmosine CLQ, par exemple). Ces souches, administrées à raison de 10⁸ colony-forming unit (CFU) par jour sur une durée d’au moins 21 jours pour le lactobacille et d’au moins 21 à 28 jours pour la bifidobactérie, diminuent la durée des pleurs et/ou de l’agitation, plus particulièrement chez les nourrissons allaités. Leur bénéfice chez les nourrissons nourris au lait infantile paraît moins clair. Les coliques du nourrisson se définissent notamment par des périodes récurrentes et prolongées de pleurs avec agitation ou irritabilité d’un bébé de moins de 5 mois, sans cause évidente ou pathologie identifiée (comme le reflux, par exemple) et ne pouvant être évitée ou résolue par les parents. Complexe, la physiopathologie du trouble peut être multifactorielle, mais il est établi que des modifications du microbiote entrent en jeu. Les nourrissons avec coliques possèdent une plus grande abondance digestive de bactéries productrices de gaz par fermentation du lactose, des hydrates de carbone et des protéines (comme Escherichia coli ou les bactéries du genre Klebsiella) par rapport aux nourrissons sans colique. Certaines de ces souches bactériennes peuvent également induire une inflammation intestinale de bas grade. Les bifidobactéries et les lactobacilles sont, en revanche, présents en moindre quantité.

Sources : « World Gastroenterology Organisation Global Guidelines : probiotics and prebiotics », février 2023 ; « Coliques du nourrisson », fiches de recommandations ou d’informations du Groupe francophone d’hépatologie-gastroentérologie et nutrition pédiatrique.