La vitamine D

La vitamine D

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Publié le 19 octobre 2024
Par Nathalie Belin
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Connue pour son implication dans le métabolisme phosphocalcique, la vitamine D intervient dans de nombreux autres processus physiologiques, dont le fonctionnement du système immunitaire.

 

De quoi s’agit-il ?

Liposoluble, la vitamine D existe sous la forme de vitamine D2 (ergocalciférol) dans les végétaux et de vitamine D3 (cholécalciférol) chez les animaux. Consommée par l’homme, elles exercent toutes deux la même action après conversion en forme active. La vitamine D3 a néanmoins une demi-vie plus longue et est considérée comme plus biodisponible.

10 à 20 % des besoins en vitamine D sont assurés par l’alimentation (poissons gras, abats, produits laitiers, jaune d’œufs, principalement), 80 à 90 % résultent de la biosynthèse cutanée (à partir du cholestérol) sous l’effet des rayonnements ultraviolets (UV) B. Les doses d’UVB nécessaires à la synthèse de vitamine D varient selon les types cutanés, la latitude, la saison et l’heure d’exposition mais, dans tous les cas, elles sont inférieures à la dose provoquant un érythème solaire.

Quels sont ses rôles ?

La vitamine D est un élément clé de l’homéostasie du calcium et du phosphore. Une carence au long cours conduit à un défaut de minéralisation osseuse avec un risque d’ostéoporose chez l’adulte et de rachitisme chez l’enfant. Outre ces actions, la vitamine D possède des effets anti-infectieux, anti-inflammatoire, antitumoral et protecteur cardiovasculaire, entre autres, selon le rapport du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). En dehors de son apport pour le métabolisme phosphocalcique, l’ossature et la dentition, deux allégations lui sont reconnues : participation au fonctionnement normal du système immunitaire et au processus de division cellulaire.

Qui est à risque de déficit ?

La vitamine D est stockée et relarguée dans le sang sous forme de 25-hydroxyvitamine D (25-OHD), qui peut être dosée. Dans la population générale, une concentration d’au moins 20 ng/ml est considérée comme suffisante chez l’adulte. Chez les patients à risque d’ostéoporose, le Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (Grio) estime qu’un taux d’au moins 30 ng/ml est nécessaire.

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Les individus à risque de déficit ou de carence sont notamment les personnes obèses, chez lesquelles la vitamine D serait davantage stockée au niveau adipeux et donc moins disponible au niveau sanguin, celles qui ne s’exposent pas au soleil (le résident d’une institution, par exemple) ou à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées, les personnes ne consommant pas de produits d’origine animale et enfin celles atteintes d’ostéoporose ou de pathologies qui entraînent des besoins accrus en vitamine D (pathologies endocriniennes, défauts d’absorption, insuffisance rénale, entre autres).

Quels sont les apports recommandés ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) préconise un apport de 15 µg (600 UI) par jour chez l’adulte. L’Association française de pédiatrie ambulatoire recommande une supplémentation de 400 à 800 UI par jour de la naissance jusqu’à 18 ans.

Quelles sont les précautions ?

Un surdosage en vitamine D conduit à une hypercalcémie et à une hypercalciurie susceptibles d’entraîner des calculs rénaux ou un dysfonctionnement rénal. Maux de tête nausées, vomissements, perte de poids et fatigue intense peuvent également être les signes d’un surdosage.

Des cas de surdosage liés à la prise de compléments alimentaires renfermant de la vitamine D ont été rapportés chez les nourrissons. Par conséquent, il est recommandé chez ces derniers de privilégier la prise de médicaments.

Sources : « Avis relatif à la couverture des besoins de la population générale en vitamine D et en fer », HCSP, juin 2022 ; « Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux », Anses, mars 2021 ; « Actualisation 2018 des recommandations françaises du traitement de l’ostéoporose postménopausique », Revue du Rhumatisme, 2018 ;  « La supplémentation en vitamine D en France chez les patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose : données récentes et nouvelles pratiques », Revue du rhumatisme, 2019 ; « Vitamine D : privilégier les médicaments pour éviter le surdosage chez les nourrissons », Anses, mars 2023.

Les compléments alimentaires

La vitamine D est présente dans des références spécifiques ou associée à d’autres composants dans les formules ciblant les défenses immunitaires : vitamines et minéraux, plantes. Les formules peuvent contenir moins de 100 UI pour l’enfant à parfois plus de 2 000 UI pour une prise journalière chez l’adulte. De telles doses ne se justifient qu’en cas de déficit avéré sur contrôle médical.