Est-il vrai que des champignons du bush australien soignent les affections de la bouche ?

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Publié le 26 août 2017 | modifié le 7 février 2025
Par Myriem Lahidely
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réponse Les Pycnoporus sp. (Pycnoporus coccineus et Pycnoporus sanguineus) sont en effet utilisés dans la médecine traditionnelle aborigène pour soigner les douleurs dentaires ou des gencives et les affections des lèvres, notamment pour les aphtes et le muguet du nouveau-né. La molécule active principale est la cinnabarine qui a des propriétés antiseptique, antalgique légère, antibiotique et antivirale. Ce champignon orange vif ou orange rouge, qui pousse sur du bois mort, est utilisé en morceaux trempés dans l’eau et mâchés comme une gomme. Ceux-ci servent aussi à tamponner des zones spécifiques. On en donne aux nourrissons, en guise d’anneau de dentition. Les propriétés thérapeutiques des Pycnoporus sp. ont fait l’objet de nombreuses publications en Europe. Des études ont été lancées pour développer des bains de bouche à base de ce champignon, des brevets ont été déposés aux Etats-Unis et au Japon. Le mycélium des Pycnoporus sanguineus produit par ailleurs des exopolysaccharides aux propriétés antioxydantes. Plusieurs articles affirment que ces molécules pourraient être utiles dans des maladies impliquant des dérivés réactifs de l’oxygène comme certains cancers, le diabète, l’arthrite et les maladies cardiovasculaires. Une autre molécule, le 5,8-endoperoxide d’ergostérol, présente une activité antiparasitaire sur la leishmaniose.

Source : Thèse d’exercice « Bush Medicine : plantes et champignons aborigènes – la redécouverte des usages des Pycnoporus sp. », Thomas Bouzigues, Université de Montpellier (Hérault), juin 2017.

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