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Sécheresse oculaire : quelle prise en charge au comptoir ?
Liée à une déficience de la production des larmes (ou parfois des protéines et lipides du film lacrymal qui ne joue plus son rôle protecteur), la sécheresse oculaire est à l’origine d’une gêne et de symptômes initialement bénins. Ceux-ci peuvent cependant se répéter voire se chroniciser sous l’influence de différents facteurs favorisants : l’âge, le sexe féminin, le port de lentilles de contact, une allergie oculaire, le travail sur écran, le vent, la fumée du tabac…
Une prise en charge officinale, avec notamment le conseil de substituts lacrymaux, est initialement justifiée pour apaiser les troubles en attendant un avis médical. Des signes de conjonctivite infectieuse ou de kératoconjonctivite nécessitent un avis médical : œil douloureux, troubles de la vue, photophobie.
Substituts lacrymaux : critères de choix
Les substituts lacrymaux pallient efficacement la déficience du film lacrymal. Ils se distinguent notamment par leur viscosité qui influe leur rémanence (capacité à se maintenir sur la cornée). Des formules sans conservateurs, irritants voire facteurs d’aggravation des troubles, sont à privilégier.
Parmi les plus fluides, les polymères de vinyle (ou povidone : Dulcilarmes, Aqualarm…) et certains polymères cellulosiques (Artelac) ont une action relativement brève mais n’induisent pas de flou visuel à l’instillation. Un peu plus visqueux, la carmellose (Celluvisc) ou les gels de carbomères (Gel Larmes, Siccafluid…) perdurent plus longtemps à la surface de l’œil mais induisent parfois un flou transitoire.
L’acide hyaluronique, naturellement présent au niveau de l’œil, se caractérise par une capacité hydratante et lubrifiante importante, y compris pour les références les plus fluides qui sont les moins concentrées en acide hyaluronique (Hylovis, Vismed, Hylo Confort…). Il est également présent dans les formes sprays (voir encadré).
Si nécessaire, les concentrations plus importantes en acide hyaluronique (en conseil Hylo Confort Plus, Aqualarm Intensive, Hyaline…) offrent une meilleure rémanence avec un bon confort à l’instillation.
Dans le but d’améliorer le confort et l’efficacité, certaines formules renferment d’autres composants généralement associés à l’acide hyaluronique : carbomère et agents lipidiques dans Aqualarm Triple Action ; plantes à visée protectrice et hydratante (dans Dacryo Hydratation des yeux secs, Fitostill Plus, Hylo Fresh…) ou encore tréhalose (dans Thealoz Duo…). Agent osmorégulateur participant à la stabilité du film lacrymal, le tréhalose est également associé à des eaux florales apaisantes (camomille, bleuet, mélilot…) dans la gamme des Gouttes oculaires hydrantes Innoxa, en particulier Hydralose ciblant les yeux secs et irrités.
Substituts lacrymaux : utilisation
Une formule fluide ou une forme spray peut suffire en cas de gêne légère. Les références plus visqueuses conviennent aux symptômes gênants ou la nuit. Idéalement, les spécialistes recommandent de disposer de 2 solutions de viscosité différente à adapter à ses activités (formule fluide lors de lectures, travail sur écran…, visqueuse pour le confort sans nécessité d’acuité visuelle immédiate).
Si d’autres collyres sont prescrits ou utilisés, respecter au moins 5 à 10 minutes entre chacun en terminant par le plus visqueux (généralement le substitut lacrymal).
En complément
Une alimentation riche en acides gras (oméga-3 notamment) semble réduire l’incidence de la sécheresse oculaire. Selon plusieurs études cliniques, une supplémentation pourrait contribuer à soulager les symptômes (Dioptec, Nutrilarm…).
En pratique : à prendre de préférence au cours d’un repas en cure de 3 mois.
En cas de blépharite, l’application de chaud et des massages légers des paupières ramollissent les sécrétions et favorisent leur drainage. Des masques chauffant (à placer au micro-onde) réutilisables s’adaptent spécifiquement à la zone oculaire (Blepha Eyebag, Innoxa Hydralose, TheraPearl…).
Zoom sur les formes « spray »
Formulés sans conservateurs, des formules sprays sont une alternative pratique aux gouttes. Elles associent souvent des lipides, sous la forme de liposomes, à de l’acide hyaluronique. Le clignement des yeux permet à la solution de diffuser dans l’œil.
- Pour qui ? Les personnes qui ont du mal à instiller correctement un collyre, en cas de pathologie des paupières associées à la sécheresse oculaire (par exemple une blépharite) afin de les lubrifier ou pour la praticité du geste (rapide sans nécessité de se laver les mains puisqu’on ne touche pas le visage).
- Les références ? Les sprays Innoxa Triple action Yeux très secs et fatigués (renfermant aussi de l’aloe vera), Aqualarm Intensive, Zaspray (avec un extrait de périlla ciblant l’allergie oculaire)… En pratique : 1 à 2 pulvérisations à 10 cm de distance de chaque œil, paupières ouvertes ou fermées selon préférences (uniquement paupières fermées pour Zaspray) plusieurs fois par jour.
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