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Quand les générations s’allient au bénéfice de la pharmacie
L’association intergénérationnelle, relativement anecdotique avant la crise du Covid-19, fait écho auprès des pharmaciens juniors et seniors. Focus sur une tendance de fond.
Une génération de pharmaciens approche de la retraite, les primo-accédants sont à la recherche d’un exercice sécurisé et collaboratif, le réseau officinal se recompose au rythme des regroupements, des transferts et des nouveaux modes d’exercice en réseau, tandis que les opérations financières et juridiques entre les parties se complexifient. Conséquence de ces changements structurels, « les pharmaciens sont plus nombreux à rechercher l’exercice en association à plusieurs titulaires, notamment entre générations », constate Olivier Delétoille, expert-comptable du cabinet AdequA.
Jouer la carte de la complémentarité
Répondant aux besoins de nouveaux marchés, les activités déployées dans les pharmacies s’élargissent alors que le nombre d’officines diminue. La réussite passe par les équipes et leurs titulaires qui insufflent l’énergie nécessaire. Ainsi, augmenter leur nombre par entité est un choix naturel, tandis que la complémentarité est un but recherché. Des titulaires soucieux d’associer à temps des adjoints de qualité qui deviendront leurs successeurs, le phénomène est loin d’être nouveau, mais il gagne les esprits. Les tensions sur les recrutements font en effet prendre conscience de l’importance de fidéliser les meilleurs éléments, sachant qu’il ne suffit plus de « primer » généreusement ou d’être sincèrement reconnaissant pour garantir cela. Et puis il y a une aspiration légitime : celle de préserver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Enfin, la question de la réalisation d’une partie de son patrimoine, sans attendre l’âge de la retraite, a parfois du sens pour diversifier les risques d’investissement.
De leur côté, « les jeunes adjoints sont plus attentistes ou attentifs, misant moins sur la capitalisation dans l’outil de travail et aspirant à travailler autrement que leurs aînés, remarque Thomas Crochet, avocat associé au cabinet Officiis. Ils se méfient d’ailleurs des investisseurs financiers à la recherche de locations de diplômes ».
Souvent peu fortunés, ils préféreront parfois participer au capital de la société d’exercice libéral (SEL) dans laquelle ils travaillent, rassurés de se trouver en « pays de connaissance ». Bien qu’étant entrés dans le titulariat par la petite porte avec une participation minoritaire, « ils comprennent qu’il est préférable de détenir 20 % du capital d’une officine pérenne évaluée 100 en valeur que 100 % d’une entité évaluée 20 et dont les perspectives sont moins évidentes et les conditions d’exercice laborieuses », explique Olivier Delétoille.
« Au-delà des risques posés par la démarche, de ses avantages et de ses inconvénients, le préalable indispensable est de s’assurer de la compatibilité des associés et d’apprendre ensuite à travailler ensemble », note Thomas Crochet. En clair, il convient de vérifier que les attentes collectives se rejoignent et que les divergences sont prêtes à être assumées. En amont, mieux vaut donc mettre sur la table tous les sujets sans faire l’impasse sur ceux susceptibles de fâcher.
S’associer entre pharmaciens de génération différente, c’est admettre que la répartition au capital n’est pas figée et qu’il y aura « dé-association », avec des sorties ou de nouveaux associés, simplement parce que les pharmaciens adopteront des trajectoires de vies différentes et qu’ils n’ont pas le même âge. Entre-temps, se posera la question de la juste rémunération du travail des exploitants et, par opposition, des associés participant effectivement à des niveaux divers au capital de la SEL.
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