Intoxications chez l’enfant : médicaments et cannabis impliqués dans les cas graves

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Intoxications chez l’enfant : médicaments et cannabis impliqués dans les cas graves

Publié le 8 septembre 2025
Par Marianne Maugez
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Alors que le nombre d’hospitalisations pour intoxication a diminué chez le jeune enfant, les intoxications graves, notamment celles dues au cannabis et aux médicaments, ont, elles, augmenté. Pour lutter contre ce fléau, le Haut Conseil de santé publique propose la mise en place d’actions de prévention des accidents de la vie courante.

En France, les accidents de la vie courante représentent la première cause de mortalité accidentelle (environ 20 000 décès par an selon Santé publique France). Les études montrent que ce risque d’accidents est particulièrement important pour les enfants de moins de 15 ans. Ils seraient à l’origine de 3 millions de passages aux urgences par an et de plus de 500 000 consultations en médecine libérale.

Identifier les facteurs de risque

Dans 80 % des cas, les accidents de la vie courante surviennent dans l’habitat des enfants de moins de 5 ans. Ces évènements représentent même la première cause de décès chez les enfants de 1 à 4 ans (la deuxième chez les enfants de 5 à 14 ans). En cause, les médicaments (paracétamol, antipsychotiques, benzodiazépines), les produits ménagers et phytosanitaires, les drogues telles que le cannabis (1re cause non infectieuse de coma chez le nourrisson avec le bébé secoué) et la cocaïne (seconde drogue la plus consommée en Europe), les plantes, les piles bouton.

Une meilleure connaissance des causes

Face à ce constat, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a étudié tous les facteurs de risque associés aux accidents de la vie courante (produits incriminés, environnement, facteurs liés à l’âge de l’enfant et facteurs parentaux pour prendre en compte leur perception des risques d’accidents et du risque d’intoxication mais aussi impact des inégalités sociales) et a émis une série de recommandations pour adapter les actions de prévention à tous les niveaux.

Une prévention collective

Dans ces recommandations, l’HCSP a également inclus les politiques, les professionnels de la santé et de l’enfance, les fabricants, et l’Éducation nationale, estimant que la prévention ne devait pas relever de la seule responsabilité des parents ou des personnes ayant la garde des enfants. Ainsi, le rapport propose (à titre d’exemple) la mise en place d’une semaine de sécurité à l’école, une meilleure diffusion du numéro d’appel partagé national pour les Centres antipoison, plus d’informations vers le grand public, la sécurisation par les collectivités des logements des familles défavorisées…

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L’autorité rappelle qu’une armoire à pharmacie familiale tenue hots de portée des enfants est un élément essentiel dans la prévention des intoxications médicamenteuses. Elle recommande de rapporter les médicaments périmés ou non utilisés pour éviter de les conserver au domicile.