Herpès labial : quelle prise en charge en officine ?

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Herpès labial : quelle prise en charge en officine ?

Publié le 3 août 2025
Par Nathalie Belin et Anne-Gaëlle Harlaut
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Souvent bénin mais inconfortable, l'herpès labial, ou bouton de fièvre, peut être pris en charge efficacement à l’officine grâce à des solutions variées, allant des alternatives naturelles aux antiviraux. Sans oublier les conseils de prévention à délivrer aux patients pour éviter les récidives.

Soleil ou froid, fièvre, fatigue, stress peuvent déclencher une poussée d’herpès labial. Lié à la réactivation du virus herpès simplex de type 1 (HSV1), il se manifeste le plus souvent à la jonction des lèvres (le bouton de fièvre). Précédé de prodromes (picotements, brûlures), le bouquet de vésicules qui apparait évolue en formant une croûte qui finit par tomber sans laisser de cicatrice, le tout durant généralement 7 à 10 jours. Une immunosuppression ou des poussées d’herpès fréquentes nécessitent un avis médical.

Des solutions d’automédication

Elles contribuent à limiter la durée de la poussée et à favoriser la cicatrisation. Parallèlement, des précautions sont indispensables pour limiter une autocontamination (se laver les mains après chaque contact avec les lésions) ou la transmission à l’entourage (notamment nourrissons, personnes immunodéprimées…), y compris au cours de rapports sexuels (des contacts oro-génitaux pouvant être à l’origine d’un herpès génital à HSV1).

En cas d’herpès labial induit par le soleil, une protection solaire SPF50+ est recommandée en préventif.

Herpès labial : les solutions au comptoir

Les antiviraux

Comprimés gingivaux. L’aciclovir sous la forme de comprimé bucco-gingival (Virpax) réduit l’intensité des symptômes et la durée de cicatrisation d’environ une journée si l’application est réalisée dans l’heure suivant l’apparition des prodromes. Les études montrent qu’il peut parfois éviter l’apparition du bouton de fièvre. Diffusant lentement au niveau du site de multiplication du virus, l’aciclovir est utilisé sous cette forme galénique à un faible dosage (50 mg par comprimé) et ne requiert qu’une prise unique.

En pratique : indiqué chez l’adulte uniquement, le comprimé doit adhérer durant au moins 6 heures pour assurer une bonne efficacité.

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Topiques. L’aciclovir 5 % (Activir, Kendix, HerpéSédermyl… à partir de 6 ans) et le docosanol 10 % (Erazaban, à partir de 12 ans) nécessitent plusieurs applications quotidiennes et doivent également être débutés dès les premiers signes.

En pratique : 5 fois par jour (toutes les 3 heures environ) en fine couche et en débordant un peu sur la peau saine jusqu’à guérison.

Les solutions naturelles

Huiles essentielles. Les HE de ravintsara, niaouli, arbre à thé, thym à thujanol, lavande aspic entre autres sont traditionnellement utilisées pour traiter une poussée d’herpès labial grâce à leurs propriétés antivirales, anti-inflammatoires, cicatrisantes et/ou antalgiques : SOS Labial Puressentiel, Gel labial Aromaderm Pranarôm, Olioseptil, Le Comptoir Aroma…

En pratique : plusieurs fois par jour jusqu’à disparition de la gêne. Certaines références sont réservées à l’adulte, d’autres conviennent à partir de 6 ans généralement. Pas d’utilisation en cas de grossesse, d’antécédent de convulsions ou d’asthme.

D’autres solutions sont également disponibles :

  • Des études montrent l’intérêt de la mélisse pour soulager les symptômes et accélérer la cicatrisation (Eau florale Mélisse officinale Florame et dans les gels labial Puressentiel, Le comptoir Aroma…).
  • La propolis, aux propriétés antivirales et anti-inflammatoires, est présente dans certaines références (Extrait de propolis bio Ladrôme, Prozalips…).
  • Le zinc, anti-inflammatoire, pourrait également contribuer à limiter une poussée d’herpès (Sorefix disposant d’un SPF30…). En pratique : dès les premiers signes, plusieurs fois par jour. Pas d’utilisation en cas d’allergie aux produits de la ruche pour la propolis.
  • En homéopathie, LabiaMeo convient à partir de 6 ans : 5 granules jusqu’à 5 fois par jour à débuter dès les prodromes et espacer selon amélioration.

Les protecteurs

Des patchs ou solution filmogène (Compeed Bouton de fièvre, Urgo Filmogène Bouton de fièvre…) isolent le bouton et créent un environnement favorable à la cicatrisation.

En pratique : changer le patch toutes les 12 heures ou lorsqu’il se décolle ; renouveler la solution filmogène 4 fois par jour. A partir de 6 ans pour la solution filmogène. Pas de limite d’âge pour les patchs mais attention au risque d’ingestion chez les jeunes enfants.

Comprimé bucco-gingival : mode d’emploi

  • Où l’appliquer ? Peu importe la localisation habituelle du bouton de fièvre et des prodromes, le comprimé s’applique toujours contre la gencive du haut, au niveau de la fosse canine (petit trou entre la canine et l’incisive, sous la narine). L’antiviral diffuse et agit sur toute la muqueuse buccale.
  • Comment ? Le maintenir en place avec une légère pression pendant 30 secondes pour garantir l’adhérence, face arrondie contre la gencive pour une question de confort. Boire un verre d’eau en cas de bouche sèche pour faciliter l’adhésion.
  • En pratique. Boire ou manger ne gêne pas l’adhérence mais il ne faut pas mâcher de chewing-gum ni se brosser les dents durant l’adhésion du comprimé. Le laisser en place au moins 6 heures. S’il se détache dans ce laps de temps, le remettre ou en appliquer un nouveau. S’il est avalé, boire un verre d’eau et le remplacer.