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Entre stagnation et espoir d’expansion
Tarifs et Rosp malmenés d’un côté, arrivée du Répertoire « hybride » et des biosimilaires espérée de l’autre : le point sur un marché bousculé.
Au-delà du tumulte général de la crise sanitaire et de la lutte contre le Covid-19, directement responsable de l’effondrement des ventes d’antibiotiques en l’absence des pathologies saisonnières, les médicaments génériques souffrent. En dehors des aléas conjoncturels, le marché du générique en ville en 2021 s’inscrit au global dans la continuité de 2020 : il ne se développe que grâce aux nouvelles molécules.
Le recul maintenant suffisant sur les impacts de l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019, entrée en vigueur le 1er janvier 2020, montre, d’une part, que cette mesure (nouvelles règles restreignant l’utilisation de la mention « non substituable » par les médecins, remboursement du princeps sur la base du prix du générique en cas de refus non justifié de la substitution par le patient), en instaurant une base de remboursement unique pour les princeps et leurs génériques sur la base du prix du générique, n’a pas été contreproductive et que, d’autre part, les stratégies d’alignement de prix des princeps restent limitées. Le marché souffre davantage des révisions tarifaires et des incessants tarifs forfaitaires de responsabilité (TFR), ces baisses de prix se répercutant sur les remises.
Une autre érosion de la ressource générique vient du blocage de la vie conventionnelle du fait de la non-tacite reconduction de la convention pharmaceutique. Conséquence, la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) génériques de 65 M€ pour 2021 (qui aurait dû être versée en 2022) est définitivement perdue. « Sur le plan syndical, le générique n’est plus notre cheval de bataille – il n’y a plus d’engagements avec l’Assurance maladie – mais il le reste pour le pharmacien sur le plan entrepreneurial », confesse Denis Millet, président de la commission études et stratégie économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Malgré la stagnation du marché (le générique est bloqué sous la barre des 40 % du marché pharmaceutique remboursable en ville), « les compléments de marge sont obtenus principalement par les remises, nuance Emmanuel Leroy, leader national santé chez KPMG. Ils représentent encore un niveau très significatif, ce qui rend l’officine, en matière financière, très généricodépendante. »
Les clés de la relance
« Tant que le paracétamol ne sera pas inscrit au Répertoire des génériques, le marché stagnera », affirme Denis Millet. La profession attend aussi que le marché se relance avec le top départ de la substitution dans le Répertoire des génériques « hybrides », un marché potentiel évalué à 1,125 Md€ prix fabricant hors taxes (PFHT) en 2019, comprenant les sprays inhalés, les spécialités d’origine végétale et minérale, le glatiramère… Les modalités économiques de la substitution des « hybrides », toujours attendues, seront déterminantes dans la croissance future du marché.La substitution des « devices » ne parvenant pas à sortir de l’ornière, les espoirs se tournent naturellement vers la substitution « biosimilaires » qui, sauf imprévu de dernière minute dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, devrait enfin prendre son envol.
CONTRIBUTEURS
EMMANUEL LEROY
(KPMG)
DENIS MILLET
(FSPF)
PATRICK OSCAR
(Gers Data)
L’analyse
L’effet volume a du mal à compenser les baisses des prix et l’officine ne peut compter que sur une intensification de la substitution pour préserver sa rémunération générique. « Le taux de substitution se maintient au-delà des 83 % sans parvenir à aller plus haut », relève Patrick Oscar, directeur général de Gers Data.
L’analyse
A fin août 2020, en cumul mobile annuel, le chiffre d’affaires (CA) des génériques progresse en valeur, à périmètre courant, de + 4,8 %, alors qu’en cumul fixe sur les huit premiers mois de l’année, la hausse est plus forte (+ 6,9 %). Inversement, les princeps (avec les ruptures) ont cédé davantage de terrain aux génériques pendant cette même période, tant en volume qu’en valeur, que sur 12 mois glissants (à fin août).
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