Des fiches sur les médicaments pour aider les sapeurs-pompiers dans leurs missions

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Des fiches sur les médicaments pour aider les sapeurs-pompiers dans leurs missions

Publié le 7 septembre 2025
Par Alexandra Blanc
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À 27 ans, Louis-Arthur Dupain a déjà plusieurs cordes à son arc. Fraîchement diplômé de la faculté de pharmacie de Lyon (Rhône), il est également sapeur-pompier volontaire depuis près de huit ans. Il a mis ses compétences de professionnel de santé au service des soldats du feu dans le cadre de sa thèse d’exercice.

Pourquoi avoir choisi de réaliser votre thèse chez les sapeurs-pompiers ?

Mon frère était déjà sapeur-pompier volontaire quand j’ai commencé mes études de pharmacie et mon planning à la faculté me laissait du temps libre pour me lancer à mon tour dans cette voie. Au sein du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Loire, à Saint-Étienne, je participe aux missions de secours aux personnes depuis plus de sept ans. En intervention, les pompiers se posent souvent des questions sur les traitements pris par les patients secourus. Secouristes, ils n’ont pas de formation médicale et disposent de quelques notions seulement sur les médicaments. Avec l’accord de Laurence Blanc, ancienne pharmacienne sapeur-pompier du SDIS, j’ai proposé de consacrer mon travail de thèse aux besoins d’information des pompiers concernant les médicaments auxquels ils sont le plus souvent confrontés. Le 24 mars 2024, j’ai soutenu ma thèse d’exercice intitulée « Élaboration d’un outil de formation à l’attention des sapeurs-pompiers du SDIS 42 : notions essentielles de pharmacologie pour optimiser la prise en charge des victimes » à la faculté de pharmacie de Lyon (Rhône).

Comment avez-vous procédé pour évaluer les besoins de vos collègues ?

J’ai réalisé un sondage auprès des 2 000 sapeurs-pompiers du département de la Loire au moyen d’un questionnaire en ligne. J’ai reçu 131 réponses qui m’ont permis de cerner les classes de médicaments sur lesquels ces professionnels avaient des attentes et le type d’informations qui leur seraient utiles. J’ai estimé nécessaire de produire un document pratique qui répondrait à ces besoins identifiés.

Que contient l’outil sur le bon usage des médicaments que vous avez réalisé ?

Il s’agit d’un document de 10 pages découpé en quatre parties. La première s’intéresse aux traitements anticoagulants et antiagrégants plaquettaires qui peuvent poser problème en cas de chute ou de blessure. La deuxième cible les médicaments des pathologies cardiovasculaires (antihypertenseurs, antiarythmiques, par exemple) qui sont très fréquemment prescrits, en particulier chez les sujets âgés. Les traitements des troubles neuropsychiatriques tels que les antidépresseurs ou les anxiolytiques font l’objet de la troisième partie. Chacune de ces fiches reprend les indications des médicaments, le mécanisme d’action, la dénomination commune internationale (DCI), le nom des princeps, mais aussi les risques en cas de surdosage et la conduite à tenir (notamment les gestes techniques que peuvent réaliser les sapeurs-pompiers). La dernière partie est consacrée aux drogues et détaille les formes d’administration, le mode d’action, les risques et la conduite à tenir en cas de signes de surdosage. En intervention, les sapeurs-pompiers sont souvent confrontés à des intoxications multiples incluant des drogues, c’est pourquoi il m’a paru important, au-delà des médicaments, de faire un point sur ces consommations.

Comment votre outil est-il diffusé actuellement ?

Pour l’heure, le document existe sous forme numérique. Il sera bientôt ajouté sur l’intranet des sapeurs-pompiers de la Loire, qui recense toutes les fiches techniques et de formation. Il pourra également être consulté dans le véhicule de secours et d’assistance aux victimes, sur la tablette du chef d’agrès. L’objectif est de le diffuser de façon départementale une fois que le médecin-chef l’aura validé et, peut-être, plus largement par la suite.

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