Chronique

Réservé aux abonnés
Publié le 6 juin 2020
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

Ici même, le 23 mai, on se demandait où étaient passés tous ces patients qu’on ne voyait plus dans les officines. Sans connaître avec précision la réalité des chiffres. Ceux livrés par notre partenaire Iqvia (voir pages 26 et 27) objectivent la dégringolade du chiffre d’affaires en avril. On ne compte plus les départements flirtant allègrement avec les 10 % de baisse. Voire plus. Paris décroche la timbale, plus exactement décroche tout court, de 27 %. Les informations concernant les patients pendant le confinement sont elles aussi de plus en plus précises. En région parisienne justement, le nombre d’arrêts cardiaques a doublé selon une étude portée par l’Inserm. La saturation du système de soins n’explique pas tout ; il faut aussi compter avec l’interruption du suivi médical. De son côté, le laboratoire SanofiGenzyme s’est intéressé à l’impact de la pandémie sur la prise en charge des asthmatiques.

Si le confinement a développé un sentiment de vulnérabilité, de peur et de stigmatisation (merci la toux de l’asthmatique !), il a bien sûr également perturbé leur suivi médical. Au point que 18 % des asthmatiques sévères ont ressenti une détérioration de leur asthme à la suite des annulations de rendez-vous médicaux. Cette peur, tout le monde ne la ressent pas aussi fortement. Il suffit de regarder la vie reprendre dans les rues pour comprendre que la fin de la première vague épidémique s’accompagne d’un doute, tous âges confondus, concernant l’utilité des gestes barrières. A ce stade, l’erreur serait pourtant de croire que l’épidémie va se résoudre d’elle-même. Sauf à vouloir courir le risque d’en faire une nouvelle maladie chronique.

Publicité