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Sunlenca, traitement du VIH-1 multirésistant
Tout comme le fostemsavir (Rukobia), également disponible en ville, le lénacapavir (Sunlenca) est une option de dernier recours pour le traitement des patients infectés par un VIH-1 multirésistant. Après une dose de charge par voie orale, il s’injecte par voie sous-cutanée tous les 6 mois en raison de sa longue demi-vie, de 8 à 12 semaines.
Indications
Traitement des adultes infectés par le VIH-1 multirésistant pour lesquels il est impossible d’établir un autre schéma de traitement antirétroviral suppressif.
Sunlenca doit être administré en association avec un ou plusieurs autres médicaments antirétroviraux afin de minimiser le risque d’émergence de nouvelles résistances. Les comprimés sont utilisés pour une dose de charge orale avant l’administration de l’injection à action prolongée.
Le remboursement de Sunlenca pour cette indication est subordonné à la prescription par un médecin expérimenté dans la prise en charge des patients ayant une infection multirésistante, sur la base de données virologiques et des antécédents thérapeutiques, et après une discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire.
Mode d’action
Le lénacapavir est un inhibiteur sélectif de la fonction de la capside du VIH-1 qui se lie directement à l’interface entre les sous-unités protéiques de la capside. Il perturbe l’assemblage de la capside et inhibe la réplication du virus en interférant avec plusieurs étapes essentielles du cycle viral : intégration nucléaire de l’ADN proviral du VIH-1 médiée par la capside, assemblage et libération du virus, formation du noyau de la capside. Le lénacapavir est actif sur les virions présentant des résistances à toutes les autres classes d’antirétroviraux.
Posologie
La dose recommandée est de 600 mg (2 comprimés) par jour par voie orale aux jours 1 et 2 du traitement, puis de 300 mg (1 comprimé) au jour 8. Au jour 15, la dose recommandée est de 927 mg de lénacapavir, administrés par un professionnel de santé en 2 injections sous-cutanées dans l’abdomen, en des sites distincts.
Le traitement d’entretien consiste ensuite en l’administration de 927 mg de Sunlenca 1 fois toutes les 26 semaines (6 mois) à compter de la date de la dernière injection, avec une tolérance de plus ou moins 2 semaines.
Contre-indications
Coadministration avec des inducteurs puissants du CYP3A, de la P-gp et de l’UGT1A1, comme la rifampicine, la carbamazépine, la phénytoïne ou le millepertuis (risque de perte de l’effet thérapeutique et d’apparition d’une résistance).
Hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
Par mesure de précaution, éviter l’utilisation pendant la grossesse, sauf si l’état clinique de la femme le justifie.
L’allaitement est déconseillé aux femmes infectées par le VIH.
Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquents sont des réactions au point d’injection et des nausées.
Interactions médicamenteuses
Les concentrations résiduelles de lénacapavir peuvent altérer les expositions à d’autres médicaments substrats sensibles du CYP3A instaurés dans les 9 mois après la dernière dose injectée de Sunlenca.
La coadministration avec des inducteurs modérés du CYP3A et de la P-gp (éfavirenz, notamment) ou des inhibiteurs puissants du CYP3A, de la P-gp et de l’UGT1A1 (atazanavir/cobicistat, par exemple) n’est pas recommandée.
Prudence en cas d’administration concomitante avec un substrat sensible du CYP3A à marge thérapeutique étroite.
Quel est le cycle de réplication du VIH ?
Quels sont les signes d’infection ?
Fiche technique
Lénacapavir, remb. SS à 100 %.
– Sunlenca 464 mg en solution injectable jaune à brune, boîte de 2 flacons de 1,5 ml + 2 adaptateurs pour flacon + 2 seringues + 2 aiguilles, 21 130,77 €, AMM : 34009 302 580 6 4.
– Sunlenca 300 mg en comprimé pelliculé beige en forme de bâtonnet, boîte de 5, 3 107,06 €, AMM : 34009 302 580 5 7.
Gilead : 01 46 09 41 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Dites-le au patient
– Compte tenu de la barrière génétique de résistance faible et de la très longue demi-vie du produit, une observance parfaite du traitement est indispensable.
– Les comprimés peuvent être pris avec ou sans nourriture, sans être mâchés, écrasés ou coupés.
– En cas de vomissements dans les 3 heures qui suivent l’administration d’une dose orale, prendre une autre dose.
– Le traitement devra être recommencé au jour 1 si plus de 28 semaines se sont écoulées depuis la dernière injection.
Le VIH
En 2019, environ 173 000 personnes vivaient en France avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), dont 24 000 ignoraient leur séropositivité. Le VIH est un virus à ARN, un rétrovirus de la famille des lentivirus. Parmi les deux types de VIH isolés, le type 1 est largement majoritaire en France (98 %). Si l’infection peut également se transmettre par voie sanguine et maternofœtale, le mode de contamination le plus fréquent en France est la voie sexuelle.
Les cellules cibles sont principalement les lymphocytes T CD4+, les cellules dendritiques des ganglions, les cellules de Langerhans et les macrophages. La protéine d’enveloppe gp120 du virus reconnaît la cellule cible et s’y fixe via le récepteur CD4 et son corécepteur CCR5. L’enveloppe du virus fusionne alors avec la membrane de la cellule cible. Ensuite, la transcriptase inverse transcrit l’ARN viral natif en ADN. Cet ADN viral s’intègre dans le génome de la cellule cible grâce à une intégrase virale, et est à son tour transcrit en ARN viral, lui-même traduit en protéines virales. Ces protéines virales sont alors clivées et assemblées grâce à la protéase virale, ce qui permet la libération de nouvelles particules virales dans le milieu extracellulaire et l’infection de nouvelles cellules cibles.
La primo-infection, qui survient environ 15 à 20 jours après la contamination et dure 1 à 3 semaines, est symptomatique dans environ 75 % des cas, sous forme d’un syndrome viral aigu avec fièvre, asthénie, myalgies, arthralgies et adénopathies. Elle est suivie d’une deuxième phase, le plus souvent asymptomatique, qui correspond à une diminution lente du taux de CD4+ sur plusieurs mois ou années. La troisième phase, appelée syndrome d’immunodéficience acquise ou sida, caractérisée par la diminution brutale du taux de CD4+ et par l’augmentation de la charge virale, se traduit par l’apparition d’infections opportunistes et de cancers. Au cours des 20 dernières années, la mortalité a diminué de 51 %, le VIH/sida étant ainsi passé de la 8e cause mondiale de décès en 2000 à la 19e cause en 2019.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu important
– Amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III)
– Population cible inférieure à 100 patients par an
Délivrance
– Liste I
– Médicament soumis à prescription initiale hospitalière, renouvellement non restreint
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