Qu’est-ce qu’une agranulocytose médicamenteuse ?

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Publié le 18 novembre 2023
Par Marianne Maugez
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Une agranulocytose est un phénomène aigu qui touche les polynucléaires neutrophiles (PNN), type cellulaire majoritaire parmi les leucocytes. Alors qu’une neutropénie est définie par un nombre de PNN inférieur à 1 700 cellules/mm3, une agranulocytose correspond à un stade profond de neutropénie avec un nombre de PNN inférieur à 500/mm3. On parle d’agranulocytose médicamenteuse lorsque cette diminution des PNN est liée à l’administration d’un médicament. Les principales substances en cause sont des antitumoraux cytotoxiques, des anti-TNFα, les antithyroïdiens de synthèse, la colchicine, l’allopurinol, des anti-inflammatoires (sulfasalazine), des antibiotiques (ß-lactamines, sulfaméthoxazole) ou des antipsychotiques (clozapine, notamment). Si le mécanisme à l’origine de cet effet indésirable n’est pas encore complètement élucidé, il semble que deux processus peuvent être mis en cause. Ainsi, certains médicaments ont une toxicité directe sur la lignée granulocytaire, entraînant une agranulocytose progressive dont l’importance est dose-dépendante. Lors d’apparition brutale de l’agranulocytose, une origine immunologique est suspectée. Dans ce cas, l’agranulocytose est dose-indépendante, mais nécessite une exposition antérieure à la molécule ou prolongée (plus de 8 jours de traitement). Le principal risque, comme dans toute neutropénie, est infectieux. L’agranulocytose est donc généralement révélée lors de la recherche d’un diagnostic chez un patient présentant un tableau septique brutal grave. L’éviction du médicament incriminé doit alors être immédiate et définitive.

  • Sources : « Agranulocytose médicamenteuse », La Revue du praticien, volume 65, 20 mai 2015 ; le guide des interactions médicamenteuses de Prescrire, janvier 2023.

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