- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- Lytgobi, traitement du cholangiocarcinome
Lytgobi, traitement du cholangiocarcinome
Le futibatinib Lytgobi est une option de traitement supplémentaire d’une tumeur rare, le cancer des voies biliaires ou cholangiocarcinome, au même titre que le pemigatinib Pemazyre. Il est prescrit en deuxième intention.
Indication remboursée
Traitement, en monothérapie, des patients adultes atteints d’un cholangiocarcinome intrahépatique localement avancé ou métastatique avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 2 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR2) qui ont progressé après au moins une ligne de traitement systémique, non éligibles à une chimiothérapie par Folfox (acide folinique, 5-fluorouracile, oxaliplatine).
Mode d’action
Le futibatinib est un inhibiteur de tyrosine kinase. Il bloque de manière irréversible les récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR) 1, 2, 3 et 4 qui peuvent favoriser la prolifération et la survie des cellules malignes. Il a également présenté une activité inhibitrice in vitro contre les mutations de résistance au FGFR2.
Posologie
La dose initiale recommandée est de 20 mg de futibatinib (5 comprimés), à prendre 1 fois par jour. Elle peut être réduite à 16 mg puis 12 mg 1 fois par jour pour la prise en charge des toxicités.
Le traitement doit être poursuivi jusqu’à la progression de la maladie ou une toxicité inacceptable.
Contre-indications
Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).
Grossesse et allaitement
Les femmes en âge de procréer et les hommes ayant une partenaire en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace durant le traitement et pendant au moins 1 semaine après la dernière dose. Les femmes qui utilisent des contraceptifs hormonaux à action systémique doivent ajouter un moyen de contraception barrière.
Lytgobi ne doit pas être employé pendant la grossesse sauf si le bénéfice escompté pour la femme l’emporte sur le risque pour le fœtus.
Interrompre l’allaitement pendant le traitement et durant 1 semaine après la dernière dose.
Effets indésirables
Hyperphosphatémie, troubles unguéaux, constipation, alopécie, diarrhées, sécheresse buccale ou fatigue sont très souvent rapportés, de même que nausées, sécheresse cutanée, augmentation des transaminases hépatiques, douleurs abdominales, stomatite, vomissements, érythrodysesthésie palmoplantaire, arthralgie, diminution de l’appétit, dysgueusie et sécheresse oculaire.
Un hydratant ophtalmique doit être utilisé pour prévenir ou traiter la sécheresse oculaire, si besoin.
Interactions médicamenteuses
L’emploi concomitant d’inhibiteurs puissants du CYP3A4/P-gp, tels que la clarithromycine et l’itraconazole, est à éviter (risque d’augmentation de la concentration plasmatique de Lytgobi).
Même chose avec les inducteurs puissants ou modérés du CYP3A4/P-gp (carbamazépine, phénytoïne, rifampicine, etc.) qui peuvent réduire la concentration plasmatique du futibatinib.
In vitro, le futibatinib est un inhibiteur de la P-gp et de la breast cancer resistance protein (BCRP). Il pourrait donc augmenter l’exposition des substrats de la P-gp (digoxine, dabigatran, colchicine, etc.) ou de la BCRP (rosuvastatine, par exemple).
La coadministration de Lytgobi et de substrats sensibles au CYP1A2 (olanzapine, théophylline, notamment) pourrait diminuer leur exposition et affecter leur activité.
Surveillance particulière
Test diagnostique confirmant la présence de fusions ou de réarrangements du gène FGFR2 avant l’instauration du traitement.
Test de grossesse également avant de le commencer.
Examen ophtalmologique avant le début du traitement, puis après 6 semaines et à tout moment en urgence en cas de symptômes visuels.
Fiche technique
Futibatinib 4 mg pour un comprimé pelliculé rond et blanc, boîte de 35, 2 238,05 €, remb. SS à 100 %, AMM : 34009 302 766 0 0.
Commande à Movianto : 0031 412 406 445 ou customercare.nl@movianto.com.
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Expliquer le cholangiocarcinome au patient
Second cancer du foie après le carcinome hépatocellulaire, le cholangiocarcinome est une tumeur qui se développe à partir des voies biliaires. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 70 à 80 ans.
Qu’est-ce que c’est ?
Les cholangiocarcinomes proviennent de la transformation des cholangiocytes, cellules biliaires qui tapissent la paroi des voies biliaires.Ces voies permettent l’excrétion de la bile du foie vers le duodénum.
On distingue les formes intrahépatiques, lorsque la tumeur touche les canaux biliaires situés à l’intérieur du foie, extrahépatiques, lorsqu’elle se situe entre le foie et le duodénum, et les adénocarcinomes de la vésicule biliaire. Les cholangiocarcinomes compliquent généralement des pathologiques sous-jacentes, chroniques ou congénitales : du foie (hépatite, cirrhose, syndrome métabolique) pour les formes intrahépatiques, et des voies biliaires (cholangite sclérosante, cirrhose biliaire) pour les formes extrahépatiques. Les symptômes des formes intrahépatiques sont peu spécifiques (amaigrissement inexpliqué, asthénie, douleurs abdominales) et apparaissent souvent tardivement, ce qui rend le diagnotic plus long à établir et assombrit le pronostic. Les cholangiocarcinomes extrahépatiques, moins défavorables, se manifestent par un ictère, un prurit généralisé, des selles claires et des urines foncées. Les adénocarcinomes de la vésicule biliaire ont un mauvais pronostic du fait d’un diagnostic souvent tardif.
Quelles sont les altérations génomiques ?
Les cholangiocarcinomes sont associés à des altérations génomiques relativement spécifiques de la localisation anatomique de la tumeur. Les fusions et réarrangements du gène du récepteur au facteur de croissance des fibroblastes de type 2 (FGFR2) ainsi que les mutations des gènes de l’isocitrate déshydrogénase 1 et 2 (IDH1 et 2) sont essentiellement retrouvés dans les cholangiocarcinomes intrahépatiques. Les fusions FGFR2, les plus fréquentes des altérations FGFR2 et particulièrement chez les femmes plus jeunes, semblent de meilleur pronostic.
Delphine Guilloux
Dites-le au patient
Avaler les comprimés en entier, avec ou sans nourriture, mais à peu près à la même heure chaque jour.
En cas d’oubli d’une dose pendant plus de 12 heures ou de vomissement après son administration, attendre et prendre la dose suivante comme prévu.
La prise en charge de l’hyperphosphatémie, effet lié au traitement, repose, entre autres, sur la restriction des phosphates alimentaires (laitages, viandes, poissons, etc.).
L’avis de la HAS
– Service médical rendu faible.
– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V).
– Population cible estimée à 100 patients par an au maximum.
Délivrance
– Liste I.
– Médicament soumis à prescription hospitalière.
– Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
– Surveillance particulière pendant le traitement.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
