La vaccination contre le zona à l’officine

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La vaccination contre le zona à l’officine

Publié le 2 août 2025
Par Nathalie Belin et Anne-Gaëlle Harlaut
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Dermatose douloureuse aux complications parfois sévères, le zona peut être prévenu grâce à la vaccination. La stratégie vaccinale a été étendue à un nouveau public dont les immunodéprimés avec l’arrivée de Shingrix, vaccin recombinant désormais remboursé et administrable à l’officine. 

Réactivation du virus varicelle-zona, le zona est une dermatose douloureuse qui touche généralement les adultes. La lésion locale, le plus souvent au niveau du thorax, de la tête, des cervicales, des lombaires, du sacrum ou des yeux, persiste 2 à 3 semaines puis guérit en général sans séquelles chez les sujets immunocompétents. Des complications peuvent néanmoins survenir, en particulier des douleurs post-zostériennes dans le territoire concerné, mais aussi des surinfections bactériennes, des manifestations neurologiques, des méningites et encéphalites. Celles-ci touchent plus souvent les patients de plus de 50 ans (1/4 des plus de 75 ans développe des douleurs post-zostériennes) et peuvent être particulièrement délétères chez les personnes immunodéprimées et/ou polymédiquées.

Le vaccin recombinant Shingrix, qui a remplacé le vaccin vivant Zostavax dans les recommandations vaccinales, est pris en charge par l’Assurance maladie depuis décembre 2024.

Quels patients sont concernés ?

Auparavant recommandée chez les adultes de 65 à 74 ans, la vaccination contre le zona suit une stratégie actualisée par la HAS en 2024, notamment liée à la mise à disposition du vaccin Shingrix. Elle est désormais recommandée pour la prévention du zona et du risque de douleurs post-zostériennes chez :

  • les adultes immunocompétents de 65 ans et plus
  • les personnes immunodéprimées à partir de 18 ans, quel que soit l’origine du déficit immunitaire : primitif, acquis, traitement immunosuppresseur…

Les recommandations vaccinales précisent qu’en cas d’allaitement, la vaccination par Shingrix doit être évaluée au cas par cas dans le cadre d’une décision médicale partagée. Faute de données, l’AMM mentionne qu’il est préférable de ne pas utiliser Shingrix chez la femme enceinte.

Le vaccin est recommandé le plus en amont possible d’une thérapie immunosuppressive et de façon à ce que le schéma vaccinal soit idéalement complet 14 jours avant l’initiation du traitement.

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Comment vacciner ?

Shingrix, seul vaccin désormais disponible, est un vaccin recombinant d’où son utilisation possible en cas d’immunodépression. Il est formulé à partir d’un antigène de surface du virus varicelle-zona, la glycoprotéine E, et d’un adjuvant. Présenté en flacons, poudre et solvant, il se conserve au réfrigérateur entre 2 et 8° C et doit être reconstitué avant administration.

La voie d’administration. Intramusculaire uniquement, de préférence dans le muscle deltoïde.

Le schéma vaccinal. Identique chez l’adulte immunocompétent ou immunodéprimé : 2 doses espacées de 2 mois. Le délai entre les deux doses peut être augmenté avec une flexibilité entre 2 et 6 mois pour la deuxième dose, par exemple pour repousser une vaccination en cas d’épisode fébrile sévère en cours. Il peut être réduit à un mois en cas de besoin d’une immunisation rapide, notamment avant initiation d’une thérapie immunosuppressive. La nécessité de doses de rappels n’est pas établie à ce jour.

A noter : si le délai entre les deux doses dépasse 6 mois, il n’est pas nécessaire de recommencer le schéma vaccinal au début.

Vacciner à l’officine

Le vaccin Shingrix peut être prescrit et administré à l’officine, y compris pour les personnes immunodéprimées.

Prise en charge. Il est désormais pris en charge à 65 % pour les personnes ciblées par les recommandations.

Les co-administrations. Shingrix peut être administré en même temps, mais dans des sites différents, qu’un vaccin inactivé contre la grippe, un vaccin pneumococcique 23-valent ou 13-valent, un vaccin à dose réduite en antigène diphtérique, tétanique et coquelucheux acellulaire (dTca), un vaccin à ARNm contre le Covid-19. 

Faut-il vacciner avec Shingrix si… 

  • La personne a des antécédents de zona ?

Oui, les antécédents de zona ne protègent pas d’une récidive. Le schéma vaccinal est identique, 2 doses à 2 mois d’intervalle, en veillant à respecter 1 an au moins entre l’épisode de zona et l’administration de la première dose du vaccin.

  • La personne a déjà été vaccinée avec Zostavax ?

Oui, l’objectif est de d’acquérir une meilleure protection contre le zona et ses complications. Les données d’immunogénicité montrent en effet que la réponse immunitaire est meilleure avec Shingrix (la protection est évaluée à plus de 79 % contre 46 % pour le vaccin vivant).

Le schéma à deux doses s’applique avec les mêmes précautions qu’en cas d’antécédents de zona : 1 an au moins entre la vaccination avec Zostavax et la première dose de Shingrix.