Fièvre de Lassa en Ile-de-France : en savoir plus sur cette infection

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Fièvre de Lassa en Ile-de-France : en savoir plus sur cette infection

Publié le 3 mai 2024
Par Marianne Maugez
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Le ministère de la Santé a annoncé, ce jeudi 2 mai, qu’un cas de fièvre de Lassa avait été diagnostiqué chez un patient de retour de l’étranger, admis à l’hôpital militaire de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Quelle est cette maladie qui est actuellement sous le feu des projecteurs ?

La fièvre de Lassa est une maladie hémorragique virale aiguë due à un virus à ARN simple brin appartenant à la famille des Arenaviridae. Elle est endémique en Afrique de l’Ouest (Nigeria, Guinée, Liberia et Sierra Leone) mais reste rare dans l’hémisphère nord. Depuis 1969, une vingtaine de cas importés ont été recensés dans les pays du Nord. Les fièvres hémorragiques africaines sont des maladies à déclaration obligatoire.

Quels sont les symptômes ?

Dans 80 % des cas, l’infection est asymptomatique. Les signes cliniques, s’ils se déclarent, sont peu spécifiques : fièvre, nausées, vomissements, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, la maladie évolue avec l’apparition d’œdèmes, d’hémorragies (buccales, nasales, vaginales ou digestives), d’épanchements péricardiques et pleuraux, plus rarement d’encéphalites. Le taux global de létalité est estimé à 1 %, celui des patients atteints de formes sévères peut atteindre 15 % en milieu hospitalier.

Quel est le mode de transmission ?

La fièvre de Lassa est une zoonose. Le principal réservoir du virus est un petit rongeur du genre Mastomys qui contamine l’homme via un contact direct avec ses excréments (urines et fèces) ou par l’ingestion d’aliments contaminés par ces mêmes excréments. Une contamination interhumaine est possible par contact cutanéomuqueux avec les fluides biologiques (sang, urine, autres sécrétions organiques) de patients malades. Les personnels de santé sont donc particulièrement à risque de contamination.

Existe-t-il un traitement ou un vaccin ?

Un traitement antiviral à base de ribavirine (aucune spécialité n’est actuellement disponible en France) semble efficace s’il est mis en place rapidement. Mais son administration est souvent trop tardive en raison de la symptomatologie peu évocatrice au début de l’infection.

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Aucun vaccin n’est commercialisé à ce jour. Des candidats vaccins sont en cours d’évaluation avec des premiers résultats, publiés en mars 2023 dans Nature Communications et The Lancet, encourageants.