Cadmium : une recherche de contamination humaine bientôt élargie

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Cadmium : une recherche de contamination humaine bientôt élargie

Publié le 11 juin 2025
Par Marianne Maugez
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Le cadmium est connu et surveillé depuis plusieurs années pour son potentiel toxique sur la santé de l’Homme. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé ce mardi 10 juin le remboursement en médecine de ville des tests de dépistage des contaminations à ce métal dès l’automne prochain.

En 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait déjà demandé de limiter l’exposition de la population au cadmium en proposant de nouvelles valeurs seuils pour l’apport dudit métal dans les matières fertilisantes. Mis sous le feu des projecteurs médiatiques depuis quelques mois, il est au cœur des préoccupations du grand public et du gouvernement. Mais de quoi s’agit-il ?

Un métal omniprésent…

Le 5 juin dernier, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) avaient dénoncé les dangers du cadmium en évoquant un « véritable fléau de santé publique ». Car si le cadmium est un élément-trace métallique très répandu dans l’environnement à l’état naturel, certaines activités humaines comme les activités agricoles (épandage d’engrais phosphatés) et industrielles (métallurgies) ont augmenté sa présence dans les sols et ont contaminé les végétaux qui représentent la principale voie d’exposition au cadmium pour l’homme.

Ainsi, les céréales (en particulier le riz et le blé) et leurs produits dérivés (pain, pâtes, biscuits) ainsi que les pommes de terre et autres légumes peuvent présenter des taux de cadmium trop élevés.

Les autres voies d’exposition au cadmium sont l’inhalation de la fumée de tabac pour les fumeurs et les expositions en milieu industriel pour les professionnels.

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… mais un métal toxique

Selon la Haute Autorité de santé, une exposition prolongée au cadmium peut induire des atteintes rénales et osseuses (déminéralisation, augmentation du risque de fracture) et avoir des effets sur la reproduction et sur le développement du fœtus.

De plus, le cadmium est cancérogène, exposant à un risque de cancer broncho-pulmonaire élevé après exposition professionnelle à des poussières ou des fumées de cadmium.

Un élargissement du dépistage

Le dépistage d’une surexposition au cadmium est déjà possible en milieu hospitalier par dosage de l’élément dans les urines. Il est actuellement réservé aux personnes résidant sur un site dont le sol est connu pour contenir des taux élevés de cadmium.

L’annonce du gouvernement vise à élargir le dépistage à la médecine de ville. La population cible et la fréquence de ce dépistage restent à définir.