Trop de médicaments prescrits sans diagnostic établi

Réservé aux abonnés
Publié le 7 décembre 2013
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

D’après les données de la CNAMTS présentées au Congrès français de psychiatrie de Nice fin novembre, près de 8,2 millions des adultes Français, soit 18,2 %, ont reçu des soins liés à la psychiatrie en 2010. Les affections les plus fréquentes sont, par ordre décroissant, les épisodes dépressifs ou les troubles de l’humeur (près de 11 % des cas), les troubles anxieux (5,7 %), les addictions (un peu moins de 5 %) puis les troubles de la personnalité et du comportement (4,2 %). La schizophrénie, les autres troubles psychotiques ou les troubles bipolaires concernent chacun environ 2 % des Français. L’anorexie mentale ne touche que 0,3 % de la population adulte, avec une écrasante majorité de femmes. D’une manière générale, les femmes ont plus souvent recours aux soins liés à la psychiatrie que les hommes (65 % versus 35 %), non seulement dans l’anorexie (87 % des cas) mais aussi dans les épisodes dépressifs où elles représentent près de 7 patients sur 10.

La prédominance féminine de la dépression est également constatée par la DREES. Une étude rendue publique début décembre note que le recours aux établissements de santé est relativement faible (environ un dixième des personnes qui consultent), mais qu’il augmente avec l’âge pour atteindre son apogée chez les personnes âgées de 51 à 55 ans. La durée moyenne de séjour pour les patients dépressifs est de 27 jours.

Reste toutefois un point troublant : l’analyse de la CNAMTS montre que plus des deux tiers des personnes ayant reçu des soins liés à la psychiatrie ont eu seulement des délivrances de médicaments, et ce, sans que l’Assurance maladie ait pu lier ces délivrances à une pathologie en rapport. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Publicité