Toujours un enjeu majeur de santé publique

Avec 49 000 décès par an, l’alcool est en France la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac. Même si sa consommation a diminué, passant de 22 litres d’alcool pur/an et par adulte en 1970 à 11,8 litres/an en 2009 (soit 27 grammes d’alcool par jour, alors que les effets nocifs se manifestent dès la dose de 13 grammes par jour…), l’alcool pèse un poids considérable sur la santé publique. L’Institut de veille sanitaire consacre le numéro du 7 mai de son Bulletin épidémiologique hebdomadaire à cette problématique. Y sont notamment rassemblées les données les plus récentes sur la consommation d’alcool chez les adolescents, les adultes ou pendant la grossesse.

Les données de l’étude NutriNet Santé

La consommation de près de 30 000 patients de cette vaste cohorte française a été passée au crible. L’apport d’alcool provient en majorité du vin, consommé quotidiennement par 29,5 % des hommes et 12,8 % des femmes. La consommation d’alcool augmente avec l’âge, les revenus et le tabagisme (actuel ou passé). Une absorption d’alcool élevée est corrélée à un surpoids chez les hommes mais pas chez les femmes. Elle est associée à une alimentation plus riche en énergie, en produits animaux, matières grasses et sauces, et pauvre en légumes, fruits, soupes et produits laitiers. Dernier point, des antécédents personnels ou familiaux de cancers, y compris de cancers liés à l’alcool, n’incitent pas pour autant les personnes concernées à réduire leur prise d’alcool. Il serait donc judicieux de mener des actions de prévention adaptées aux cibles visées : femmes, hommes, personnes ayant des antécédents de maladies liées à l’alcool.